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300 mini-adductions d’eau potable bientôt dans les zones rurales au Cameroun

Au cours d’une table ronde à Yaoundé, mardi 4 mars 2025, des bailleurs de fonds ont confirmé leur soutien au gouvernement pour la construction de 300 mini-adductions d’eau potable (AEP) dans les 10 régions du territoire national.

Au Cameroun, le taux d’accès à l’eau potable est actuellement de 56%. D’après la première enquête sur l’accès à l’énergie, à l’eau et à l’assainissement, 82% des ménages en milieu urbain bénéficient d’un service élémentaire d’approvisionnement en eau potable, contre seulement 48% en milieu rural. Ce sont là les résultats d’une étude réalisée en 2021 par le ministère de l’Eau et de l’Énergie (Minee) avec l’appui de l’Institut national de la statistique (INS).

Il faut 276 milliards de FCFA

« Il y a encore une grande disparité entre le milieu urbain et le milieu rural. Nous voulons donc améliorer le taux d’accès à l’eau pour les populations des zones rurales », déclare Gaston Eloundou Essomba, ministre de l’Eau et de l’Énergie, à l’issue de la table ronde tenue au Hilton Hôtel de Yaoundé.

Gaston Eloundou Essomba, ministre de l’eau et de l’énergie accorde une interview à la presse. ©Minee

Lors de cette rencontre dominée par la présence d’un nombre important d’experts-consultants, il a été question de présenter le bien-fondé du projet de construction de 300 mini-adductions d’eau potable dans les zones rurales du Cameroun, afin de mobiliser des financements. L’enveloppe nécessaire s’élève à 276 milliards de FCFA, selon Alamine Ousmane Mey, ministre de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat).

Engagements fermes

Séance tenante, la Banque mondiale a pris l’engagement de financer au moins une centaine d’adductions d’eau potable. La Banque africaine de développement, également représentée dans la salle, a confirmé à son tour la construction de barrages dans la partie septentrionale et de toutes les mini-adductions d’eau potable qui y sont logées. « Nous rentrons donc avec un sentiment de satisfaction compte tenu de l’engouement des bailleurs », a déclaré sans retenue le ministre Eloundou Essomba.

Les réseaux à réaliser sont conçus pour une durée de vie de 25 ans et permettront d’augmenter l’approvisionnement journalier à 35 litres par habitant, contre 20 litres actuellement en zone rurale. »

minepat

Cependant, plusieurs réactions restent encore attendues, car certaines intentions de financement demeurent un peu floues : « Les autres bailleurs se sont engagés et nous ont promis de fournir des chiffres une fois qu’ils auront des validations de leurs différentes hiérarchies ». En attendant, le membre du gouvernement Ousmane Mey n’hésite pas à saluer la communauté des partenaires au développement et financiers pour leur participation remarquable pendant cette assise.

Suivant la SND30

Le patron de l’économie a également précisé que l’exécution du projet s’étalera sur trois étapes. « Chacun pourra se positionner autour des différentes phases ». Le but est que le Cameroun puisse contribuer efficacement aux objectifs de la Stratégie nationale de développement 2020-2030 (SND30), qui vise un taux d’accès à l’eau potable de 90% d’ici 2030. La cible ? Les localités reculées et les chefs-lieux d’arrondissements des 10 régions du triangle national.

Lors de la photo de famille, à la fin de la table ronde à Yaoundé. ©A.K.N.

Au-delà de l’effet nouveauté, ces systèmes de mini-adductions d’eau potable pourront impacter significativement la santé des habitants des zones rurales choisies. Les maladies diarrhéiques, par exemple, devraient diminuer, tout comme la pauvreté.

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Arnaud Kevin Ngano