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Assemblée nationale : les députés juniors face aux ministres au Cameroun

Ce mercredi 26 juin 2024, les membres du gouvernement camerounais vont répondre aux interrogations des députés juniors de la 25e session du parlement des enfants. Le droit à l’éducation pourrait constituer la préoccupation majeure de l’assise.

Au Cameroun, 454.854 réfugiés des pays voisins, 496.643 déplacés internes, 307.008 retournés, tous des enfants en âge scolaire, sans oublier 639.924 autres issues de la communauté hôte, ont besoin d’une assistance humanitaire dans l’éducation. Selon le Fonds mondial des nations unies pour l’éducation dans les situations d’urgence et les crises prolongées (Education Cannot Wait), la multiplication des conflits, les effets du changement climatique et les conséquences du Covid-19, amplifient ces chiffres. « Ils sont trop nombreux, on ne peut pas continuer comme ça », s’indigne Anne Fouchard, chef section Communication, plaidoyer et partenariats à Unicef-Cameroun.

En rapport avec la journée internationale de l’enfant africain

Pourtant, tous les enfants ont droit à l’éducation, à en croire Pauline Irène Nguene, ministre des Affaires sociales. « Qu’ils soient autochtones, handicapés, en danger moral ou en conflit avec la loi, déplacés internes ou réfugiés, indigents, orphelins, de la rue, abandonnés et nécessiteux, quelle que soit la catégorie sociale à laquelle appartiennent leurs familles, ils ont droit à l’éducation », a-t-elle insisté lors de la cérémonie officielle de la 34e édition de la journée internationale de l’enfant africain. Evènement dont le thème portait d’ailleurs sur « l’éducation pour tous les enfants en Afrique ».

Fort de tout cela, la rencontre prévue ce mercredi 26 juin 2024 à la chambre basse du parlement camerounais, ne peut que porter essentiellement sur les questions liées aux articles 28 et 29 de la Convention relative aux droits de l’enfant, dont le Cameroun a ratifié en 1993. « Notre représentante sera là avec les enfants-parlementaires et tiendra un discours sur les choses sur lesquels nous faisons notre plaidoyer pour améliorer la situation des moins de 18 ans au Cameroun, renseigne Anne Fouchard. Je suis sûre qu’elle parlera de l’éducation, du fait qu’on a un enjeu très important ici au pays. Le Cameroun ne peut pas se permettre de laisser ces millions d’enfants au bords de la route ».

L’Unicef soutient le Minas

D’après une source digne de foi, le thème de cette session spéciale à l’assemblée nationale est « pour un respect du droit à l’éducation des enfants, y compris ceux ayant besoin des mesures spéciales de protection au Cameroun : les enfants se mobilisent ». Elle va s’ouvrir par une phase d’allocutions prononcées successivement par Nadine Perrault, Représentante de l’Unicef au Cameroun, Pauline Irène Nguene, ministre des Affaires sociales, et le président de l’assemblée nationale, Cavaye Yeguiyé Djibril. La suite sera réservée à la séance de questions orales aux membres du gouvernement, puis l’adoption de la résolution finale avant la cérémonie de clôture, peu après 12 heures.

Formation des députés juniors au Lycée technique bilingue de Nkolbisson. ©Unicef Cameroon

Cette activité est pilotée par le ministère des Affaire sociales, avec l’appui du Fonds des nations unies pour l’enfance (Unicef). Pour bien la mener, 180 députés juniors présélectionnés dans les 10 régions du triangle national, ont été formés pendant une dizaine de jours, à Yaoundé, la capitale camerounaise.

Arnaud Kevin Ngano