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Gare routière d’Olembé : les transporteurs en colère face à la corruption

À la petite gare routière d’Olembé, les artisans transporteurs tirent la sonnette d’alarme. Victimes d’un système de corruption orchestré par le Gic Transcam-Nar, ils se voient contraints de nourrir le risque de quitter la gare pour survivre. Une situation alarmante à l’approche de la rentrée scolaire.

La petite gare routière d’Olembé, lieu d’échanges pour les artisans transporteurs, est aujourd’hui le théâtre d’une crise sans précédent. Dans une correspondance adressée au maire de Yaoundé, les transporteurs dénoncent des actes de corruption flagrants de la part des responsables du Gic Transtcam-Nar, qui favorisent les transporteurs clandestins au détriment des artisans légitimes.

Situation précaire

« Nous avons l’insigne honneur de venir auprès de votre haute autorité tirer la sonnette d’alarme face aux difficultés que vivent les artisans de transport », écrivent-ils, soulignant que ces pratiques ont des conséquences désastreuses, surtout en cette période complexe. Les transporteurs, déjà en difficulté, se retrouvent dans une situation précaire, incapables de joindre les deux bouts.

Des membres du Gic en pleine activité hors de la gare routière.

Le président des transporteurs d’Ebebda, Eteme, partage son désespoir : « Ce que nous vivons à Olembé, ce n’est pas ce que le gouvernement nous avait promis. » Malgré les directives gouvernementales, certains transporteurs continuent d’opérer en dehors des règles, créant un déséquilibre qui pénalise ceux qui respectent la loi. « Les plus forts restent en haut, tandis que nous, les pauvres, sommes ici en bas », déplore-t-il.

Tous sur la voie publique le 1er août

Face à cette situation, les artisans transporteurs ont décidé de prendre les choses en main. Ils prévoient de rejoindre les emprises de la voie publique à partir du 1er août 2024, une décision motivée par la nécessité de trouver des moyens de subsistance pour leurs familles. « Si tout le monde ne peut pas rentrer comme nous autres, il serait mieux que nous tous nous sortions », affirme Eteme, exprimant le souhait d’une égalité de traitement pour tous les transporteurs.

Les témoignages des chauffeurs sont accablants. Beaucoup passent des journées entières à attendre des clients, sans succès. « Tu sors de chez toi à 5 heures du matin pour venir attendre, et tu finis par utiliser tout ton argent sur place », raconte l’un d’eux. La gare, censée être un lieu de travail, est devenue un désert, tandis que les transporteurs clandestins prospèrent.

Corruption à ciel ouvert

Les artisans transporteurs ont également joint à leur requête des preuves de corruption, incluant des images et des captures d’écran d’envois d’argent. Malgré leurs efforts pour alerter les autorités, leurs appels restent sans réponse. « Nous avons tiré la sonnette d’alarme, mais cela reste lettre morte », déplorent-ils.

La situation à la gare routière d’Olembé est un exemple frappant des défis auxquels sont confrontés les artisans transporteurs au Cameroun. Alors que la rentrée scolaire approche, l’urgence d’une intervention des pouvoirs publics se fait sentir. Les transporteurs espèrent que leur appel sera entendu et que des mesures seront prises pour restaurer l’équité et la justice dans leur secteur.

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Il s’agit donc, d’un tournant critique au sein de la plateforme multimodale d’Olembé. Les artisans transporteurs, déterminés à défendre leurs droits, attendent impatiemment une réaction rapide et efficace des autorités. Leur survie et celle de leurs familles en dépendent.

Arnaud Kevin Ngano