Biodev2030 : un nouvel élan pour la biodiversité au Cameroun
Le Cameroun lance la deuxième phase de l’initiative Biodev2030, visant à concilier développement économique et préservation de la biodiversité. Un projet ambitieux qui engage 15 pays et mobilise divers acteurs pour un avenir durable.
L’initiative se veut mondiale pour la biodiversité. Lundi 29 juillet 2024, l’hôtel La Falaise de Bonanjo à Douala, a été le théâtre du lancement de la deuxième phase de Biodev2030, une initiative internationale dédiée à la biodiversité et au développement durable. Ce projet, qui s’étend sur 15 pays, dont le Sénégal, le Bénin, l’Éthiopie et le Vietnam, a pour objectif de favoriser un développement économique respectueux de l’environnement. L’Agence française de développement (AFD), finance cette initiative, tandis qu’Expertise France en assure la maîtrise d’ouvrage. Au Cameroun, le ministère de l’Environnement, de la Protection de la nature et du Développement durable (Minepded), est le principal acteur de mise en œuvre.
Le Professeur Paul Tchana, Secrétaire général du Minepded, a souligné l’urgence de la situation : « La perte de la biodiversité s’est accélérée à un rythme 100 fois plus vite que celui d’une érosion naturelle. » Avec 92% des types d’écosystèmes d’Afrique présents sur son territoire, le Cameroun est un véritable trésor de biodiversité, abritant 61% des espèces fauniques menacées d’extinction. La dépendance de 80% de la population rurale à la biodiversité et aux services écosystémiques rend cette initiative d’autant plus cruciale.
Un dialogue multi-acteurs pour des solutions durables
Les deux jours de travaux suivant le lancement, vont permettre aux différents acteurs, de se familiariser avec les objectifs et résultats attendus de cette phase 2, qui s’étendra jusqu’en 2026. L’accent est mis sur l’engagement continu des parties prenantes et le développement de partenariats, notamment avec le secteur privé. Alain Bernard Ononino, Directeur du Fonds mondial pour la nature (WWF) au Cameroun, a rappelé que la phase 1 a permis d’identifier les principales pressions sur la biodiversité, notamment l’agriculture et les infrastructures. « Il est essentiel de considérer ces secteurs avec plus de méthode », a-t-il déclaré.
Joséphine Thérèse Eloundou, quand à elle, modératrice de l’atelier, a insisté sur l’importance d’un dialogue inclusif : « Nous devons réunir les ministères sectoriels, les organisations de la société civile et les acteurs du secteur privé pour une bonne compréhension des objectifs et des actions à mettre en œuvre. » Ce dialogue est essentiel pour garantir que les efforts de préservation de la biodiversité soient concertés et efficaces.
Pour le Cameroun, cette phase 2 de Biodev2030 représente donc une opportunité unique de renforcement de son engagement en faveur de la biodiversité. En mobilisant tous les acteurs concernés, cette initiative va créer un avenir où développement économique et préservation de l’environnement vont de pair, offrant ainsi la durabilité des ressources naturelles pour les générations futures.
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A.K.N.
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