Cameroun-Chine : une coopération fructueuse énergétiquement
Depuis 1971, les pages des relations entre les deux Républiques (africaine et asiatique) ne cessent de s’étoffer. Dans le secteur de l’énergie, plusieurs projet hydro-électriques sont réalisés au pays de Paul Biya avec l’apport de celui de Xi Jinping.
La chine apparaît comme le premier partenaire du Cameroun en terme d’échanges économiques et commerciaux. C’est pourquoi nombre de principaux projets, surtout dans le domaine de l’énergie, sont réalisés avec l’assistance de Pékin, sur le triangle national depuis l’accord du commerce signé en 1972 et renouvelé en 2002.
Dès le début de la coopération
Inauguré le 29 novembre 1986 par Paul Biya, chef de l’Etat du Cameroun, le barrage hydro-électrique de Lagdo dans la région du Nord a été construite d’août 1978 à avril 1984, selon l’ambassade de Chine au Cameroun. Ceci avec bien sûr, l’expertise des ingénieurs et ouvriers de la China International Water and Electric Corp. Cette centrale, l’une des toute premières matérialisations de la coopération sino-camerounaise, alimente en électricité, la partie septentrionale du Cameroun.
12 avril 2012, l’entreprise Synohydro Corporation Limited signe le contrat d’exécution des travaux de construction du barrage hydro-électrique de Memve’ele avec le gouvernement camerounais. Le chef de l’exécutif, Paul Biya procède à la pose de la première pierre du barrage le 15 juin de cette même année. Situé à 175 km de la ville d’Ebolowa, chef-lieu de la région du Sud, ce barrage est construit sur le fleuve Ntem et est réalisé avec l’appui financier et technologique de la Chine.
Soulagement de la population
Mais plus encore, le barrage réservoir de Lom Pangar à l’Est-Cameroun a vu le jour. « Les villes de Batouri, Minta’a, Belabo, Bertoua et Abong Mbang sont alimentées uniquement à partir de l’électricité de l’usine de pied de Lom Pangar et avec elles, près de 150 villages reçoivent aujourd’hui H 24, 7jours/7, le précieux nectar », lance Charles Elie Zang Zang acteur politique. Il s’est ainsi exprimé à l’occasion de l’entrée en production de Mégawatts de l’usine de pied de Lom Pangar, en début d’année 2024. Le but de cette infrastructure : réguler les débits en amont du fleuve Sanaga pour permettre une production optimale des centrales de Song-Loulou et d’Edéa, puis rendre possible la construction d’autres barrage sur ce fleuve. C’est Pékin, à travers la China International Water and Electric Corp qui a dirigé les travaux de construction de cette infrastructure énergétique dont la capacité de retenu d’eau est de 6 milliards de m3.
Dans le monde, la Chine demeure championne des barrages géants : la centrale du barrage des Trois-Gorges est la plus puissante de la planète, avec une retenue de 600 kilomètre de longueur. Le gouvernement chinois affirme vouloir porter la capacité hydroélectrique à 510 GW en 2050 contre 352 GW fin 2018 et la capacité de pompage-turbinage à 120 GW en 2030 contre 50,9 GW en 2023.
C’est pour de telles raisons que la 6e visite du président camerounais en terre chinoise, à l’occasion de la 9e édition du Forum sur la coopération Chine-Afrique (du 4 au 6 septembre), ne surprend presque personne. Vu d’ailleurs la grandeur de l’évènement, cela est plutôt perçu comme le moment propice pour la création d’autres partenariats gagnant-gagnant.
LIRE AUSSI : Fongo-Tongo, l’arrondissement sans infrastructures routières.
Arnaud Kevin Ngano
