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Pierre Nyemeck : « Atrapad s’engage pour la paix et la sécurité des transports au Cameroun en 2025 »

En ce début d’année électorale au Cameroun, une association, Atrapad, prioritairement constituée d’acteurs du secteur des transports ne ménage aucun effort pour barrer la voie à l’insurrection dans le pays. Pour Pierre Nyemeck Ntamack, son président, il est question de laisser « une Afrique en miniature », en paix pour l’amour de la postérité. Interview exclusive…

Depuis quelques temps, l’Association des acteurs des transports pour la paix et le développement (Attrapad), est au four et au moulin pour la sécurité au Cameroun. Surtout qu’en cette année nouvelle, 2025, on craint des agitations sur le triangle national. Quel est votre agenda ?

Avant de répondre à votre question, il est important de rassurer vos lecteurs qu’ils ne devraient pas avoir peur. Nous sommes chez nous, les choses vont se passer à la Camerounaise. Alors, votre belle question me rassure, non seulement ça me rassure, mais aussi nous vous félicitons pour l’intérêt que vous avez sans cesse à vous préoccuper des actions de paix que nous posons.

La richesse d’un homme dans son pays commence par la paix. C’est pour ça que Atrapad, acteur influent de la chaîne dans le secteur des transports, regroupe le patronat, les propriétaires des sociétés et des engins, et puis la masse laborieuse constituée des conducteurs et des travailleurs du secteur des transports. Nous avons observé qu’à chaque fois qu’il y a élection, les gens qui n’ont pas un agenda convaincant viennent se faire ressentir en utilisant nos membres à leurs fins inavouées. Face à cela nous nous sommes dit qu’il fallait se mobiliser.

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Alors, c’est pour ça que nous nous sommes dit que le désordre politique ne passera jamais dans le secteur des transports avant, pendant et après les élections à venir. Mais il faut que cela soit dit de la façon aussi ouverte : nous sommes apolitiques. Nous ne demandons pas à quelqu’un d’aller voter X ou Y. Mais nous disons, allez remplir votre devoir civique. C’est tout à fait logique. Mais quand vous sortez là-bas, sortez dans la paix. Alors, maintenant, dans le secteur des transports, voyez-vous, si des tensions venaient à intervenir dans ce pays, les gens commenceraient par piller nos sociétés, les magasins, les stations-services, les boutiques, les marchés, ils casseraient les engins, vendraient les camions à l’étranger, détruiraient les bus, ou les vendraient. Et qui sera le perdant ? C’est nous les transporteurs qui serons les premiers perdants. Donc, comme nous savons cela, nous sommes en ligne de mire pour barrer la voie à l’insurrection dans ce pays.

Nous pensons que nous travaillons pour la nation camerounaise. Nous ne travaillons pas pour les hommes.

Alors, samedi dernier, vous étiez regroupé au Djeuga Palace Hotel de Yaoundé. Est-ce qu’on peut avoir la quintessence de cette rencontre qui s’est tenue au samedi dernier ?

Sur les routes principales, secondaires, terminaux de transport, agences de voyage, parcs, marchés, frontières, au-delà des frontières Atrapad, au Gabon, Atrapad au Nigeria, Atrapad aux États-Unis, Atrapad en France, Atrapad un peu partout. Parce que, voyez-vous, c’est le renseignement qui fait la force. Et on a donc installé Atrapad comme ça pour que, avant que tu penses que tu vas venir causer du tort, il faudrait que Atrapad te dise « tu ne montes pas dans ma voiture », pour que Atrapad te dise « je ne te transporte pas sur ma moto ». Et même plus que ça, nous avons déjà signé un accord de partenariat avec une société de digitalisation, pas la moindre, l’association Sycomotor et son application QR Code, facilite les choses.

Alors, Sycosmotor permet à chaque conducteur d’engin d’avoir un GPS, une caméra de surveillance avec le code, même derrière son gilet. Alors, dès que tu cliques sur le QR Code, ça te donne des informations de là où le conducteur habite, il s’appelle comment, son propriétaire de véhicule. Ça fait qu’on peut combattre ce qu’on a regretté par le passé, les assassinats de nos conducteurs, et bien d’autres désordres. Tout ça va s’arrêter immédiatement.

Les bandits là, dont l’essai aujourd’hui est de venir arracher les sacs des paisibles Camerounais, des innocentes mamans qui vont acheter le cahier à leurs enfants, vont disparaître.

Nous entendons donc par vos propos qu’Atrapat essaie de mener les efforts sur le terrain pour pouvoir extirper des groupes de transporteurs ou des acteurs du secteur des transports, tous ceux qui veulent créer le désordre. Mais il y a une rumeur qui circule en ce moment, celle annonçant la hausse des prix du carburant à nouveau en cette année 2025. Etes-vous au courant de cette information ? Et quand on se rappelle qu’en 2008, le Cameroun a failli dégénérer en sanglots à cause justement de ces produits pétroliers, quel est le comportement d’Atrapat en ce moment pour empêcher l’augmentation des prix du carburant au Cameroun ?

Bon, bien, je vais te répondre… Nous sommes des apôtres de la paix… Notre rôle, c’est de sensibiliser le corps du métier dans les règles de l’art tout en tenant compte du respect de la légalité.Alors c’est pour ça qu’avant que j’aborde le sujet qui est important, parce qu’il faut qu’on sache comment Atrapat va travailler. Nous allons travailler avec des caravanes de sensibilisation, des autocollants, des messages. Nous allons intervenir dans des chaînes locales en dialectes, pour que même une maman, un papa comprenne notre message à la radio, à la télévision. Il y a un comportement saint et responsable que nous voulons que le Camerounais adopte à la veille des élections. Parce qu’on dit chez nous, un homme averti en vaut deux. Il ne faudrait pas que quand tu vas te retrouver sur un chemin, tu commences à regretter.

Il faudrait que tu saches qu’il y a les hommes qu’on appelle l’armée dans un pays. Et l’armée étant apolitique ne va pas accepter le moindre couac. Celui qui va essayer, on va parler de lui au passé simple de l’indicatif.

C’est pour cela que nous avons notre slogan, ‘’tu me contrôles, je te contrôle’’. Ce n’est pas parce que je parle mieux qu’on pense que je fais ce que je parle, non.

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Maintenant, je voudrais inviter les Camerounais à ne pas lire les lettres derrière les enveloppes. Le problème du carburant a été tellement éclairé à l’opinion camerounaise, mais plus particulièrement aux acteurs qui utilisent le carburant que les transporteurs que nous représentons. Alors, à travers la structure des prix, nous étions regroupés pour avoir des informations fiables. Il y a moins de deux semaines, le directeur général de la CSPH a confirmé à Mondovision que cette année, malgré tout, malgré tout ce qu’on peut subir, le chef de l’État, son excellence président Paul Biya, a dit qu’il n’y aura pas augmentation du prix du carburant à la pompe. Alors, voudrez-vous donc que moi, qui travaille pour la paix, je commence à animer des faux débats pour susciter le soulèvement.

Je dis, ce genre de faux débats ne passe pas par moi. Ayons le langage de vérité. En tout cas, par nous là, le désordre au Cameroun ne passe pas. Mais nous, les hommes, nous sommes appelés à partir. Nous allons laisser ce pays. Ce n’est pas avec nous que le Cameroun a commencé. Ce n’est pas par nous que le Cameroun va finir. Nous avons pour obligation de laisser ce Cameroun en paix pour l’amour de nos enfants.

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Propos recueillis par Arnaud Kevin Ngano

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