Sécurité sociale : l’hôpital se rapproche des taximen à Yaoundé
Pendant presqu’une semaine, des chauffeurs du transport urbain et interurbain ont bénéficiés des consultations gratuites des yeux, au siège du Syndicat national des conducteurs de transport urbain, interurbain et rural du Cameroun (Synactuircam).
Du lundi 25 au samedi 30 mars 2024, les locaux de la bourse du travail à Yaoundé située à côté de l’école publique de Messa, ont été beaucoup plus mouvementés que d’habitude. En longueur de journée, les taxis n’avaient de cesse de se succéder devant ce lieu et la salle d’accueil ainsi que les bureaux, étaient toujours bondés de monde. La cause : le Synactuircam a lancé en partenariat avec l’Organisation non gouvernementale ‘’Panafrican Health Collaboration’’, une grande campagne médicale de consultation des yeux.
« Nous consultions en moyenne 50 chauffeurs de taxi par jour. Lorsque j’arrivais au bureau à 7 heures, je trouvais déjà des camarades qui attendaient l’ouverture », explique Thomas Ondoua, président du Syndicat national des conducteurs de transport urbain, interurbain et rural du Cameroun (Synactuircam).
Examens et traitements divers
Les ophtalmologues présents sur les lieux, ont également soumis les patients aux examens de réfraction et de fond des yeux. Aux victimes de complications détectées au cours de cette campagne, des lunettes, collyres et pommades ont été proposés.
Livinus Kifem, taximan et président des conducteurs anglophones de Total Melen dans la capitale camerounaise, est quant à lui appelé à beaucoup boire de l’eau et à manger des fruits régulièrement. « Je suis très content de bénéficier de cette initiative. En tant que leader, j’ai informé les autres, qui vont défiler ici à ma suite » dit-il, tout souriant.
80% de taximen ont des problèmes de vue
Cette campagne médicale est partie du constat selon lequel, les problèmes de vue s’accentuent de plus en plus dans la société camerounaise aujourd’hui. Et le chauffeur de taxi est exposé aux intempéries tous les jours, ceci pendant plusieurs années.
Ainsi, le vent, la poussière, la chaleur, le parebrise de son véhicule, ne lui facilite pas les choses. Selon le Synactuircam, « 80% des conducteurs du transport urbain ont des problèmes de vue, mais négligents, parce qu’ils se disent que ça coûte trop cher ou ça prend assez de temps ». Et pourtant il est connu de tous qu’un chauffeur professionnel doit bien voir, pour mieux conduire. Cela contribuerait d’ailleurs, à en croire des experts en sécurité routière, à réduire le taux élevé des accidents de la circulation sur le triangle national.
Bientôt dans les arrondissements…
C’est depuis 2 ans que cette campagne qualifiée de phase pilote d’une série d’activités à entreprendre pour les travailleurs du sous-secteur du transport urbain et interurbain, se prépare. Pour sa réussite, la Synactuircam a mené une sensibilisation sur le terrain et dans les médias, pendant 3 semaines.
« Sur une base de plus de 500 personnes inscrites lors de nos descentes. On était un peu inquiet avant le premier jour de la campagne, mais dès qu’on a commencé, la peur s’est estompée », relève Thomas Ondoua dans son bureau. Mais il faut reconnaître que la campagne ne se limite pas uniquement à la consultation, l’achat des pommades et autres… « Avec le partenaire, nous avons mis sur pied une mutuelle de santé oculaire, où certains ont souscrit. Donc après la campagne, il y aura le suivi en continue » a-t-on informé à la clôture de ladite campagne.
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Après cette étape, l’initiative va se poursuivre dans les arrondissements. Puisque la vue apparaît comme étant le problème le plus urgent, elle sera encore davantage au cœur des campagnes décentralisées, avant que d’autres pathologies ne fassent l’objet d’attention des spécialistes en santé.
Arnaud Kevin Ngano