Assassinat : des camionneurs camerounais maintiennent l’arrêt de travail à Garoua-Boulaï
Des camionneurs observent un arrêt de travail à Garoua-Boulaï pour exiger leur sécurité sur le corridor Bangui, suite à l’assassinat de leur camarade. Cependant, des organisations syndicales se désolidarisent de la manifestation et invitent leurs membres, chauffeurs, à « reprendre la route ».
Depuis la nuit du mercredi 27 novembre 2024, un communiqué signé conjointement par le Groupement des transporteurs terrestres du Cameroun (GTTC) et la Confédération générale des syndicats des transports du Cameroun (CGSTC) met en garde les camionneurs qui boycottent leurs activités. Ce document, largement partagé sur les réseaux sociaux par les responsables des deux organisations, indique que le GTTC et la CGSTC « se désolidarisent de tout mouvement d’humeur dans la zone (de Garoua-Boulaï) » et invitent leurs chauffeurs à reprendre la route, tout en s’engageant à poursuivre les négociations avec les autorités publiques des deux pays (Cameroun et République centrafricaine).
Cette décision fait suite à des constatations selon lesquelles « certaines tractations visant à bloquer les mouvements des personnes et des biens seraient projetées ou en cours à Garoua-Boulaï ».
« On ne bougera pas… »
Sur le terrain, le sit-in se poursuit. D’autres syndicalistes, constitués en coalition, continuent d’observer l’arrêt de travail, baptisé « volant mort » à Garoua-Boulaï. « Nous demandons tout simplement que justice soit faite, que les coupables soient sanctionnés et que nous ayons une garantie de sécurité », déclare Amadou Bassirou, porte-parole de la coalition syndicale du Cameroun, qui a élu domicile au stationnement central de Garoua-Boulaï.
« Nous sommes tous mobilisés, pas seulement pour la mort de Mohamadou Awalou, mais aussi pour notre propre avenir », ajoute Alhadji Hamadou Djika, coordonnateur de l’inter-syndicale union pour le transport. « Nous perdons un camarade abattu froidement par des éléments de l’escorte à l’intérieur du territoire centrafricain, et jusqu’ici, aucun cas n’a été élucidé. »
L’activité de transport à Garoua-Boulaï est plombée et « ne peut changer » tant que les camionneurs ne reçoivent pas les garanties nécessaires pour continuer leurs voyages, selon Bassirou. « Nous attendons ici à Garoua-Boulaï, et nous n’allons pas bouger tant que toutes ces garanties ne sont pas réunies ! », insiste-t-il.
Le gouvernement doit agir
Les manifestants exigent également l’annulation des sommes d’argent régulièrement demandées pendant les voyages. Djika renseigne : « Nous payons 50 000 francs CFA pour l’escorte des transporteurs camerounais jusqu’à Bangui, et 25 000 francs CFA pour l’escorte de Bangui à Douala lors du retour », qualifiant cela d’arnaque.
Ces camionneurs tournent leur regard vers le gouvernement camerounais, qu’ils estiment etre dans l’obligation d’agir impérativement.
Arnaud Kevin Ngano