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Centre des droits de l’enfant : et de 3 au Cameroun…

L’accord de création du Centre des droits de l’enfant de l’Université de Yaoundé I a été signé mardi 4 février 2024. La cérémonie y relative était présidée par Nadine Perrault, Représentante de l’Unicef au Cameroun, et le Professeur Rémy Magloire Dieudonné Etoua, Recteur de l’Université de Yaoundé I.

Une pièce teintée de couleurs symbolisant l’espoir et le bonheur. La salle des actes, aménagée comme un lieu de conférence, arbore fièrement le bleu ciel reflété par les boîtes de visibilité, les roll-ups et d’autres gadgets du Fonds des nations unies pour l’enfance (Unicef), ce mardi matin. Normal, c’est un jour historique au sein de la plus ancienne des 10 universités publiques que compte le Cameroun : l’Université de Yaoundé I inaugure son Centre des droits de l’enfant.

« Dans le cadre de cette convention, nos étudiants et enseignants-chercheurs seront mis à contribution en matière de suivi-évaluation dans les domaines tels que la protection de l’enfance, le changement social et de comportement, l’éducation, la santé et l’inclusion sociale », déclare le Pr Etoua, Recteur de l’Université de Yaoundé I. Mieux encore, à en croire Nadine Perrault, la Représentante de l’Unicef au Cameroun, « ici, il y aura non seulement le Centre des droits de l’enfant, mais aussi, tout ce qui va accompagner la recherche sur les changements comportementaux, qui nous permettra de bien comprendre pourquoi certaines personnes agissent de certaines façons envers les enfants et quels sont les moyens que nous pouvons utiliser pour aborder ces problèmes ».

Pour le bien-être des enfants

En clair, il sera question d’adresser la maltraitance infantile, les violences envers les mineurs, leur implication dans la consommation de stupéfiants ou les mariages précoces, par exemple. Ceci dans le but de trouver des solutions à mettre en pratique pour le bien-être des moins de 18 ans. Mais au-delà d’un programme de recherche, cela apparaît surtout comme un moyen de renforcer les connaissances des étudiants eux-mêmes, a-t-on pu retenir lors de la cérémonie du 4 février 2025.

Nous espérons que les étudiants vont être très enthousiastes et vont vraiment participer à toutes les activités qui se dérouleront au sein de ce centre. »

Nadine Perrault, Unicef-Cameroun

Le Centre des droits de l’enfant de l’Université de Yaoundé I est le troisième du genre au Cameroun, après Yaoundé II-Soa (le 11 janvier 2025) et Dschang (le 21 janvier 2025). À chacune de ces occasions d’inauguration, la Représentante de l’Unicef remet au temple du savoir, la Convention relative aux droits de l’enfant, boussole et guide des défenseurs des droits de l’enfant dans le monde. « On espère que cela aura une portée en dehors de l’université, avec des actions concrètes maintenant dans les communautés et les écoles environnantes », insiste Mme Perrault.

Une initiative copiée ailleurs

Ce projet dit gagnant-gagnant, en pleine expansion au Cameroun, s’appuie sur des modèles éprouvés en Grèce et en Géorgie. Sa vision ? Intégrer les droits de l’enfant dans les programmes universitaires, en sensibilisant et mobilisant les futures générations de professionnels et dirigeants, selon l’Unicef.

Pr Rémy Magloire Dieudonné Etoua, Recteur Université de Yaoundé I.

Au Cameroun, la maltraitance envers les enfants, c’est-à-dire les violences et la négligence envers les personnes de moins de 18 ans, demeure un défi permanent. Car, un enfant sur quatre n’a pas été déclaré à sa naissance, près de 10 % des filles de moins de 15 ans sont mariées, 47 % des enfants de 5 à 17 ans ont travaillé et 40 % sont engagés dans un travail dommageable pour leur santé.

Arnaud Kevin Ngano