Des universitaires outillés en matière des droits de l’enfant à Yaoundé-Cameroun

Pour que la notion des droits de l’enfant devienne une réalité à l’Université de Yaoundé 1, l’Unicef a regroupé des enseignants et responsables académiques, les lundi 10 et mardi 11 février 2025, pour un renforcement de leurs capacités.

« Quand on voit les difficultés rencontrées par les enfants, notamment les enfants de la rue, les enfants abandonnés, les enfants défavorisés, les malvoyants, et d’autres, on comprend qu’il est essentiel d’apporter quelque chose », dixit le Professeur Etienne Dongo, Vice-doyen à la faculté des sciences de l’éducation, en charge de la scolarité et du suivi des étudiants. Cette déclaration témoigne de l’urgence de s’intéresser aux questions des droits de l’enfant dans l’enseignement supérieur.

L’universitaire s’est ainsi exprimé au micro des journalistes venus couvrir la session de formation de deux jours tenue à l’hôtel Suita, à Yaoundé, la capitale politique camerounaise, les 10 et 11 février 2025. Les bénéficiaires étaient des enseignants d’université et des chercheurs, dans le but d’institutionnaliser l’approche basée sur les droits de l’enfant dans l’enseignement supérieur, mais aussi d’intégrer ces principes dans les pratiques académiques et administratives.

Autour de la CDE

Cette formation, prévue également dans les universités de Dschang (les 13 et 14 février 2025) et de Yaoundé 2 Soa (17 et 18 février 2025), fait suite aux mémorandums d’entente signés plusieurs jours auparavant entre le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) au Cameroun et ces institutions universitaires publiques. Il est essentiel de « familiariser les participants aux rôles et fonctions des Centres des droits de l’enfant, en s’appuyant sur l’expérience de deux pays, la Grèce et la Géorgie, où ces structures sont déjà fonctionnelles », a affirmé l’une des formatrices, Eteri Kirtskhalia, Executive Associate Unicef Georgia.

Les modules de formation ont essentiellement porté sur les fondements des droits de l’enfant et l’introduction de cette notion dans les curricula universitaires. Il s’agissait en clair de découvrir et maîtriser :

• La Convention relative aux droits de l’enfant (CDE)

• La méthodologie d’enseignement des droits de l’enfant

Susciter l’engagement et la passion

« Nous sommes ici pour donner des conseils et une vision établis par l’Unicef sur la façon dont les Centres des droits de l’enfant peuvent soutenir les pays dans l’implémentation de la Convention des droits de l’enfant », a précisé Eteri Kirtskhalia. Pour elle, ces travaux ne constituent que le début d’un long processus de formation devant se solder par l’engagement et la passion de toutes les communautés impliquées dans cette initiative de protection de l’enfance.

C’est certainement pourquoi le choix des séminaristes de cette première vague de formation a été essentiellement reposé sur les personnes intéressées par la thématique. « Justement, pour le casting, nous avons commencé par sélectionner ceux qui étaient présents lors du dévoilement de la plaque, révèle Pr Dongo. Cela montre l’intérêt qu’ils portent au Centre des droits de l’enfant. Puis, nous avons essayé d’inclure des personnes qui auraient pu être là, même si elles n’y étaient pas. »

Toujours est-il que l’éducation aux droits de l’enfant, considérée par les Nations unies comme un levier fondamental pour renforcer les systèmes éducatifs et promouvoir une culture de justice, d’égalité et de protection de l’enfance, s’avère indispensable au Cameroun. Dans ce pays, des centaines de milliers d’enfants voient leurs droits bafoués à cause des violences dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, par exemple.

Arnaud Kevin Ngano