Drame d’Etoudi : les moto-taximen renouent avec les vieilles habitudes
Au lendemain de la suspension de la police municipale par le préfet du Mfoundi, le 17 avril 2024, suite à un accident de moto, les moto-taximen reprennent leurs comportements d’auparavant.
Bertin, agent de la police municipale aujourd’hui en congé technique, remonte sur sa moto et pratiquer la moto-taxi. En effet, cet agent de la marie de Yaoundé II est un ancien conducteur de l’engin à deux roues, à des fins onéreuses. Aujourd’hui, après l’abolition de toute activité de la police municipale, ses confrères et lui roulent dans toutes la ville de Yaoundé à la recherche d’un gagne-pain. Vitesse, surcharge, sens contraire, non-respect des feux, certains parmi eux profitent de cette suspension pour reprennent avec le désordre.
Cette interruption survient après l’incident causé par un agent de la mairie de Yaoundé l. Un drame qui a coûté la vie à un conducteur de moto-taxi et son passager. Les deux victimes ont été écrasées par un camion. Ce drame survenu mercredi dernier, dans le quartier Étoudi, dans l’arrondissement de Yaoundé 1 er , est parti d’un contrôle qui a mal tourné. Descendu sur les lieux pendant les émeutes opposant les moto-taximen à la gendarmerie, le préfet de Yaoundé a directement ordonné la suspension de la police municipale jusqu’à nouvel ordre.
Des escrocs dans les rues
Depuis ce mouvement, les conducteurs de moto-taxi circulent librement à Yaoundé. Les zones interdites en 2021 ne sont plus respectées. Dans les rues, rares sont ceux qui abordent encore la tenue et le casque de sécurité exigé par l’État. Cet engin à deux roues est un moyen de transport très emprunté par la population. Chaque matin les élèves montent parfois à quatre sur une moto. Un phénomène que les hommes en violet combattaient.
Cependant, certains se démarquent par leur professionnalisme. Les plus responsables travaillent en respectant les exigences des mairies. C’est le cas d’un certain Arafat, moto-taximan au quartier Efoulan à Yaoundé. « Moi je travaille avec tous mes papiers. Pour ne pas avoir de problème avec ses agents, je respecte les ordres. Ça me facilite le travail. Ma moto c’est ma vie. C’est avec ça que je nourris ma petite fille », lance-t-il.
Pour d’autres, cette suspension est la bienvenue. Car selon eux, ces hommes en violet sont des bandits. « Malgré le fait que nous avions tous nos papiers, ils trouvent toujours un moyen de nous arnaqué de l’argent. Ce sont des arnaqueurs », a confié un conducteur de moto anonyme. Un avis qui n’est pas partagé par tous. « Le problème c’est le gouvernement. Ils sont responsables de ces violences. Le gouvernement doit offrir une formation professionnelle d’au moins un aux agents de la police municipale », déclare un chauffeur du transport par moto au carrefour Meec. Pour l’heure, conducteurs et passagers vaquent à leurs habitudes, en attendant les nouvelles décisions des autorités s’agissant de la circulation des moto-taxis dans la ville aux sept collines.
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Justin Nségué (Stagiaire)