Droits de l’enfant : l’exemple qui vient de la commune de Bikok
Au Cameroun, des donateurs de l’Unicef en immersion dans l’une des cinq ‘’communes amies des enfants’’, vendredi 28 juin 2024.
Ce matin-là, une cinquantaine d’élèves de l’école d’Oman, entonnent en chœur un chant de bienvenu en français et en anglais. Vêtus des tenues de couleur bordeaux, ces élèves de maternelle et primaire accueillent une délégation de visiteurs dans la commune de Bikok. Il s’agit des responsables de l’Unicef-Cameroun, du haut-commissaire du Royaume uni, de la chargée du développement et de l’innovation au Feicom, ainsi que d’autres partenaires et donateurs de l’agence onusienne.
Dans le cadre du mois camerounais de l’enfance, la mairie de Bikok, engagée dans la dynamique de la ‘’commune amie des enfants’’, a reçu ces représentants vendredi 28 juin 2024. « Bikok est la mise en œuvre d’une approche baptisée ‘’communes amies des enfants’’, déclare Nadine Perrault, Représentante Unicef-Cameroun. L’idée c’est que les communes soient des endroits sûr et accueillants où les enfants sentent que tous leurs droits sont réalisés. C’est pourquoi vous constatez que nous visitons divers types de projets. »
Des toilettes inclusives
Pendant cette première étape de la visite d’un jour à Bikok, des toilettes inclusives, 8 au total, dont 4 pour garçon et autant pour les filles, ont été inaugurées à l’école publique d’Oman. Car comme l’affirme Barry Lowen, haut-commissaire de la Grande-Bretagne au Cameroun : « l’inclusion dans les espaces publics est primordiale ». Une initiative que le chef Joseph Essama Mbarga, souhaite voir continuer. Selon lui, « avant, les élèves se débrouillaient à s’approvisionner en eau dans les maisons du village. Maintenant, il y a de l’eau et des toilettes à l’école ».
Au Lycée bilingue de Bikok cependant, l’on a été émerveillé par les compétences techniques des enfants, passé maître dans la manipulation de l’intelligence artificielle pour se cultiver et résoudre des problèmes sociaux. Ici, des salles de classe sont d’ailleurs en train d’être réhabilitées en laboratoire informatique et en bibliothèques. Un constat qui réjouit le Royaume uni, un des plus grands donateurs dans les programmes de promotion de l’éducation, pour qui justement, « l’éducation c’est l’avenir ».
L’apport d’Agab
Occasion également pour Hugues Bolo Bolo, proviseur de ce Lycée bilingue de superviser la rencontre entre les donateurs, les adolescentes membres de l’association Agab et des jeunes lycéens. Ils « ont partagé avec les visiteurs, leur désir de s’engager et de voir leur commune se transformer et devenir un cadre de vie propice à l’épanouissement ».
« Nous avons fait appel à la co-création en travaillant avec les enfants de la communauté pour recueillir leurs besoins, leurs envies par rapport à l’ensemble de ces infrastructures et nous nous sommes attachés, nous les architectes de l’institution, à matérialiser les plus belles infrastructures possibles », révèle Murielle Bissek, cheffe de la cellule de recherche du développement et de l’innovation au Feicom. Etant entendu que l’initiative rentre dans la vision de « faire des collectivités territoriales décentralisé, un endroit où il fait bon vivre ».
L’écopark et la radio communautaire
Après la visite du chantier de l’écopark de la commune de Bikok qui sera constituée des espaces verts, du boucaro en bois pour discussions et des toilettes, les donateurs vont planter des arbres dans la cours de l’école primaire de Bikok. Les enfants de la commune prendront naturellement soin de ces arbres.
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Pour mieux sensibiliser la population et vulgariser les efforts fournis par la commune pour le bien-être des enfants, un projet de radio communautaire est également en cour de réalisation, avec l’appui important du Feicom. « Nous avons apporté des financements et notre expertise technique dans la conception et la construction de toutes les infrastructures que nous avons pu voir aujourd’hui : la radio communautaire, les salles de classe réhabilités en laboratoire informatique et en bibliothèques, sans oublier le parc écologique, l’éco-park », dit Murielle Bissek, à l’issue de la visite.
Mes remerciements à la commune de Bikok
Ainsi, cette visite a permis aux représentants des pays donateurs de l’Unicef et d’institutions financières de découvrir la transformation opérée à Bikok pour les moins de 18 ans. « Je peux tout d’abord remercier l’Unicef pour avoir organisé cette visite, tout en exprimant mes remerciements également à la commune de Bikok, particulièrement le maire, la population et surtout les élèves, pour cette accueil assez chaleureux », relève Barry Lowen, haut-commissaire du Royaume uni au Cameroun.
Je remercie Mme le maire et toutes les autorités locales qui nous ont accompagnées. Je remercie également les invités de l’Unicef, notamment le haut-commissaire de la Grande-Bretagne, l’ambassade de la France, l’ambassadeur de Corée, le Gabon, qui ont accepté d’effectuer cette visite avec nous en tant que partenaires qui financent les activités de l’Unicef. »
Le projet « Commune amie des enfants » se veut mondial, et existant dans les pays où l’Unicef travaille. Elle est implémentée depuis 1996 dans les collectivités du monde, pour faire progresser les droits de l’enfant au niveau local ; soit environ 30 millions d’enfants dans 40 pays sur la planète. « Au Cameroun, 5 mairies sont engagées officiellement dans l’initiative commune amie des enfants », selon Unicef-Cameroun.
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Arnaud Kevin Ngano