Droits de l’enfant : l’Université de Yaoundé II s’inspire de l’expérience de la Géorgie
Lundi 17 et mardi 18 février 2025, s’est tenue à Soa la première session de formation des enseignants de l’Université de Yaoundé II sur les droits de l’enfant. Cette rencontre marquait le démarrage des activités du centre inauguré le 11 décembre 2024.
Visiblement en pleine session d’examens du semestre 1 de l’année académique 2024-2025, des étudiants se précipitent vers les salles d’enseignement du campus ce lundi matin. Ici à l’Université de Yaoundé II, une activité importante est pourtant prévue pour les enseignants et chercheurs de cette institution publique d’apprentissage : le renforcement des capacités de ces éducateurs, en matière de droits de l’enfant. Une banderole estampillée « Unicef-Université de Yaoundé II » le confirme.
En face du rectorat, dans l’une des salles du Centre des droits de l’enfant -autrefois réservée aux soutenances des thèses-, une trentaine d’universitaires sont regroupés. « C’est un grand plaisir pour nous d’être ici à l’Université de Yaoundé II, déclare Eteri Kirtskhalia, assistante de direction à Unicef Géorgie. C’est notre troisième université où nous délivrons des enseignements sur les droits de l’enfant et sur les rôles et les fonctions des Centres de droits de l’enfant, qui ont été créés dans ces trois universités. »
Renforcer la culture des droits de l’enfant
Pendant deux jours, le Pr Khalil Ghassan, le Dr Eteri Kirtskhalia et le Dr Vasileios Fasoulis, tous formateurs, ont partagé l’expérience des Centres des droits de l’enfant de Géorgie et de Grèce. Si le premier de ces pays modèles, emmagasine déjà cinq ans d’expérience, le second en est à sa deuxième année. L’objectif ? Démontrer le rôle de l’enseignement supérieur dans le changement des comportements et renforcer la culture des droits de l’enfant dans la communauté et dans la société en général.

Selon Dr Cécile Renée Bonono-Momnougui, coordonnatrice du Centre des droits de l’enfant de l’Université de Yaoundé II, l’Unicef-Cameroon et ses experts internationaux « viennent transmettre une tradition universelle, puisque c’est la convention universelle des droits de l’enfant. Il est question de la partager et de l’analyser chacun selon sa culture, son élément de départ et son identité. »
Plusieurs actions déjà posées
Pour Pr Jacqueline Ze Minkande, vice-recteur chargée des enseignements, de la professionnalisation et du développement des technologies de l’information et de la communication de l’Université de Yaoundé II, « former les éducateurs des personnes de moins de 18 ans garantit la continuité de la transmission de la culture du respect des droits de l’enfant », celui-ci étant considéré comme le fer de lance de la nation.
Depuis le 16 juillet 2024, date de la signature du mémorandum d’entente entre l’Unicef et les universités publiques du Cameroun, plusieurs actions ont été posées, selon la vice-recteur, représentante du patron des lieux à l’ouverture de cette formation. On peut par exemple citer : la caravane de sensibilisation des enseignants et des étudiants, l’évaluation sensible aux droits des enfants, la participation de l’Iford à la conduite de l’étude socio-anthropologique, couplée à une intervention de « Behavior Insights » sur les résultats clés des enfants, sans oublier la participation de l’Iford et de l’Esstic au processus de création des formations certifiantes.
Mieux aider les enfants à se développer
Ainsi, ce premier renforcement des capacités apparaît comme la fondation de ce « projet amitié et inspirant », visant à créer une société axée sur le bien-être des enfants, grâce au regroupement de toutes les énergies universitaires. Car « l’université prépare, enfante les esprits, construit les leaders d’aujourd’hui et de demain, explique Dr Bonono. Travailler avec l’intelligence que l’université développe et cultive permet de transmettre une valeur universelle, notamment la prise de conscience de la nécessité d’accorder une grande importance au bien-être de l’enfant. »

Aujourd’hui, dans un monde dominé par la cybercriminalité, les violations des droits de l’enfant et son exposition prématurée aux réalités dépassant son âge, les universités se voient obligées d’accueillir cette catégorie de personnes fragiles. « Nous avons des enfants de moins de 13 ans et la population enfant, c’est-à-dire moins de 18 ans, est de plus en plus grande », précise la coordonnatrice du centre, en reconnaissant que l’université doit par conséquent « apprendre à mieux les respecter dans leurs droits et à mieux les aider à se développer. »
Un challenge pas du tout facile, certes, mais atteignable avec l’aide perpétuelle du Fonds des Nations Unies (Unicef), initiateur de cet ambitieux projet projeté dans les dix universités publiques camerounaises.
LIRE AUSSI
Formation des enseignants et responsables académiques de l’Université de Yaoundé I.
Arnaud Kevin Ngano