Enregistrement des naissances : la région du Centre traine le pas
Depuis le 27 avril 2024, date du lancement de la campagne d’accélération des enregistrements de naissances au Cameroun, les mairies des régions septentrionales ainsi que celles des zones dites anglophones du pays y participent à 100%. Mais la région du Centre, figure parmi les derniers.
Sur 71 communes dans la région du Centre-Cameroun, seulement 13 ont jusqu’ici adhéré à la campagne intitulée « mon nom, mon identité, mon droit » en cours sur le triangle national. Pourtant, l’initiative de l’Unicef connait la participation de toutes les municipalités du Sud-ouest, du Nord-ouest, de l’Adamaoua, du Nord et de l’Extrême-nord. « Il y a certaines régions qui sont inscrites à 100%, mais il y a aussi des régions qui sont encore derrière, qu’on espère pouvoir enregistrer très prochainement », affirme Juliette Haenni, Représentante adjointe au sein de Unicef-Cameroun, à l’issue du deuxième café-médias à Yaoundé.
Une vingtaine de journalistes se sont réunis mardi 17 septembre 2024, autour des responsables du Bureau national de l’état civil (Bunec), des spécialistes de l’Unicef et des représentants du ministère de la Décentralisation et du Développement local. Le but ? Discuter de l’enregistrement des naissances et de la campagne de récompense de 10 meilleures communes sur l’enregistrement des naissances, lancée en avril de la même année.
Instauration d’une journée de l’identité …
Au cours de cette rencontre mensuelle ayant durée 3 heures et 30 minutes, ponctuée par deux communications et des échanges, une insistance a été faite sur l’importance de l’acte de naissance sans laquelle, on est privé d’accès à l’éducation, à la santé et à la participation citoyenne. Dans sa prise de parole après le mot de bienvenu de Nadine Perrault, Représentante Unicef au Cameroun, Jean Hyacinthe Ebela, le conseiller technique numéro 1 à la direction générale du Bunec, a émis le vœu de voir l’« Afrique en miniature » célébrer l’identité pendant une journée, le 16 septembre.
Selon le Fonds des nations unies pour l’enfance (Unicef), bureau du Cameroun, des défis restent à relever dans le Littoral et le Centre. « On a besoin de les mobiliser pour qu’elles (les communes du Littoral et du Centre) accèdent à la campagne », précise Casimira Benge, Chef section protection de l’enfant à Unicef-Cameroon.
Les raisons de l’absence de certaines mairies
A deux mois de la fin de la campagne d’enregistrement des naissances tel qu’initialement prévue, 239 communes sur 374 se prêtent au jeu. Soit 64% des municipalités du pays. Ce manque d’engagement des absents peut être dû à la non maîtrise de la plateforme mis en place pour le challenge, mais aussi aux difficultés d’accès à internet, comme pense Casimira : « s’ils ont une difficulté, nous sommes là pour les aider, pour débloquer ce problème d’accès à la plateforme ou d’autres problèmes liés peut-être aux doutes qu’ils ont par rapport à l’inscription ».
A côté de l’agence Onusienne en charge de la promotion des droits de l’enfant, figure, il faut le repréciser, le Bureau national de l’état civil qui, à en croire Eliane Akoa Efa, chef du projet enregistrement des naissances, « assure la coordination de l’enrôlement et de l’opérationnalisation de ladite campagne, de manière fonctionnelle ». D’ailleurs au niveau des régions, « ce sont les chefs d’agences qui sont chargés d’aller auprès des mairies, de les sensibiliser, d’assurer l’enrôlement, de les accompagner au quotidien, de superviser les interventions et de documenter la campagne », ajoute-t-elle.
Les journalistes sont ainsi appelés à s’intéresser vivement à cette question au cœurs d’un concours visant à faire du Cameroun, un champion continental de l’enregistrement des naissances. Surtout que la campagne va subir un prolongement, dans l’optique de toucher tous ceux qui sont encore réticents. Il faut une adhésion à 100% sur l’étendue du territoire national.
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Arnaud Kevin Ngano