Environnement protecteur : des leaders communautaires s’engagent contre les châtiments corporels des enfants
A l’occasion de la célébration de la journée internationale pour mettre fin aux châtiments corporels envers les enfants, des leaders communautaires ont signé une charte de conduite mercredi 30 avril dans la capitale politique du Cameroun.
« Est-ce que vous, vous acceptez qu’on vous fouette, qu’on vous batte ? » Nadine Perrault, représentante de l’Unicef au Cameroun, pose cette question à un journaliste en pleine couverture à Suita hôtel à Yaoundé. « Non, parce que vous pensez que vous avez des droits humains, vous êtes un adulte », va-t-elle répondre par la suite, avant de préciser que c’est pareil pour les enfants, qui doivent plutôt être protégés.
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Ce mercredi 30 avril, responsables des organisations de la société civile, leaders chrétiens et musulmans se sont réunis au quartier Bastos, à l’occasion de la journée consacrée à la sensibilisation des gens à mettre fin au châtiment corporel contre les enfants, aussi bien à la maison que dans les écoles et dans toutes les institutions. Une initiative du Fonds des nations unies pour l’enfance, branche du Cameroun, visant à arrêter cette « mauvaise pratique ».
Discipline positive
Au cours de cette assise, des leaders musulmans, chrétiens et traditionnels ont pris des engagements à travers la signature d’une charte, « pour promouvoir les méthodes de discipline positives, augmenter les capacités des parents et aussi élever leur voix contre les châtiments corporels dans tous les milieux où se trouvent les enfants », à en croire Nadine Perrault. Même si cette atteinte à l’un des droits de l’enfant est progressivement en voie d’interdiction au Cameroun. Car, une loi en vigueur, celle de 2019, interdit justement la fessée et les violences éducatives ordinaires dans les familles.

Face à la prédominance de la violence dans le monde, aidé par l’omniprésence des réseaux sociaux, l’enseignement des valeurs du respect, de la tolérance et de la paix, apparaissent comme des défis à relever à tout prix. « Au travers de nos prêches et des enseignements, nous devons mettre en avant le rôle de responsabilité sur les enfants, que Dieu a confié aux parents, précise le Pasteur Jean Moïse Mbog Baya Secrétaire général de l’Association camerounaise pour le dialogue inter-religieux (Acadir). Ils sont fragiles, il faut prendre soin d’eux, les éduquer avec amour, sans les brutaliser ».
Oui à la correction, mais non au fouet
Pourtant dans la Bible, Salomon demande de ne pas épargner l’enfant de la correction. « Mais est-ce que la correction c’est absolument fouetter l’enfant ? Parfois aussi corriger c’est pouvoir parler sévèrement à l’enfant sans utiliser un bâton pour le taper », explique Moïse Mbog, pour qui, il faut tout simplement faire savoir à l’enfant que ce qu’il a fait n’est pas bien.

Dans cette même logique, le Conseil des imam et dignitaires musulman du Cameroun (Cidimuc) annonce « des actions plus énergique parce que le monde est en déviation ». Ce qui n’empêche cependant pas Cheik Adamou Ndamie, Secrétaire général du Cidimuc d’exiger un soutien. « Nous demandons que nos actions soient appuyées par les autorités administratives, les forces de maintien de l’ordre, quand il y a déviation », affirme-t-il.
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Autant de mobilisation qui favorisera certainement l’effectivité de la volonté de l’Unicef et assurera plus de performance aux adultes de demain, enfant aujourd’hui.
Arnaud Kevin Ngano