Financement climatique : l’initiative WWF-Comifac, présentée au parlement camerounais
Le Bassin du Congo exige plus de considération. Lors d’un forum à l’assemblée nationale camerounaise, l’initiative WWF-Comifac pour accroître les flux de financement en faveur des forêts de cette région riche en biodiversité a été exposé. Cette concertation voudrait transformer les enjeux climatiques en opportunités pour l’Afrique centrale.
Contrairement à la région de l’Amazonie, le Bassin du Congo paraît négligé en matière de financement climatique. Pendant qu’il reçoit 4% des fonds climatiques mondiaux entre 2017 et 2023, soit à peine 40 000 000 de dollars, les pays de l’Amazonie ont chacun 1 000 000 000 de dollars, à en croire l’honorable Doh Collins, Vice-coordonnateur du Réseau des parlementaires pour la gestion durable des écosystèmes forestiers d’Afrique centrale (Repar-AC).
La question est d’autant plus préoccupante qu’elle fait l’objet d’un forum d’information et d’échange à l’assemblée nationale du Cameroun jeudi 3 avril 2025. Pour trouver les moyens d’augmenter cette cagnotte, le Fonds mondial pour la nature et la Commission des forêts d’Afrique centrale ont présenté leur initiative (initiative WWF-Comifac, visant à accroitre les flux internationaux de financement climatique et de la biodiversité en faveur des forêts du bassin du Congo), devant des députés et autorités administratives. Une concertation triplement importante, précise Jonas Kemajou Syapze, expert en finance climatique au sein du WWF : « Je pense que ce qui est en train de se passer, c’est en fait une approche impulsée par le Repar-AC, qui permet d’échanger des informations, de s’assurer que les uns et les autres ont pleine conscience des enjeux de la finance climatique et de voir comment est-ce que les uns et les autres peuvent se mettre ensemble pour pouvoir augmenter le flux de financement climatique pour le Cameroun ».
Il faut être l’acteur des négociations
L’Afrique centrale a un très grand potentiel forestier, mais ne capitalise pas assez cette richesse, a-t-on pu retenir des interventions à l’Hémicycle de l’assemblée nationale ce jour-là. « Les uns et les autres ont jusqu’à présent subi les négociations au lieu d’être le véritable acteur des négociations internationales, ajoute Jonas. Et qui dit acteur, voudrait dire que vous venez avec des propositions, vous venez avec un ensemble d’idées de base qui répondent à vos intérêts, vous négociez et vous avez la maîtrise des outils de négociation, ce qui permet de les orienter en votre faveur parce que vous avez le potentiel de ressources nécessaires pour le faire ».

Aujourd’hui l’Amazonie parvient à répondre aux besoins alimentaires des populations de la zone, jusqu’à exporter le surplus de sa production agricole, au moment où nous, avec un taux de déforestation le plus bas, nous ne parvenons pas encore à répondre aux besoins alimentaires des populations du Bassin du Congo.
Ce forum, dont le thème : « Renforcer la gouvernance pour améliorer l’accès du Cameroun et de l’Afrique centrale aux fonds climatiques », s’est voulu houleux et galvanisant. Les parties prenantes présentes dans la salle du Palais des verres « Paul Biya » ce jeudi-là, ont visiblement tous milité en faveur de cette initiative WWF-Comifac, visant à accroitre les flux internationaux de financement climatique et de la biodiversité en faveur des forêts du bassin du Congo.
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Qui sait ? Peut-être qu’enfin, ledit financement climatique sera revu à la hausse dans la zone du Bassin du Congo dans les jours à venir.
Arnaud Kevin Ngano