Fongo-Tongo : lancement historique de la fête de l’unité
Mounouna Foutsou, ministre de la Jeunesse et de l’Education civique a présidé mardi 14 mai 2024, le coup d’envoi officiel des activités de la 52e édition de la fête de l’unité nationale au Cameroun. Pourquoi la cérémonie a été un succès…
Sur la colline de Nzie-Foda , non loin de la brigade de gendarmerie de Fongo-Tongo, des jeunes ainsi que quelques personnes plus âgées orientent les véhicules et motos vers le parking de fortune, bien aménagé en ce jour particulier. Vêtus de chasuble vert-citron, ce sont des membres du comité de vigilance et des mototaximen. Ils accompagnent habituellement les forces de maintien de l’ordre, dans leur mission d’assurance de la sécurité et de protection de la population. « Depuis dimanche, l’Amodyfo est au four et au moulin pour les préparatifs du lancement de la fête de l’unité. On participe au bouchage des trous sur les routes et au nettoyage des lieux », affirme Ernest Zeufack, président de l’association des mototaximen dynamique de Fongo-Tongo (Amodyfo), en plein exercice de sa tâche, sourire aux lèvres.
Un évènement « historique et unique »
Ce matin justement, le quartier administratif de l’arrondissement de Fongo-Tongo présente un autre visage. Les rues bien que non bitumées, sont propres, le climat est doux, le ciel radieux. La localité a visiblement revêtu ses plus beaux atours. Les endroits repeints, frappant à l’œil : on observe la couleur blanche aux alentours de la brigade, mais aussi tout au long de l’entrée de la résidence du chef de terre, Jules Yves Moutapbeme Pounouko. Le constat est pareil à certains endroits de la cour de la sous-préfecture et même à l’esplanade de la place des fêtes.
Les Elèves des 33 écoles primaires, des quatre lycées et quatre collèges d’enseignement secondaire qui relèvent de l’arrondissement de Fongo-Tongo, convergent vers cette place des fêtes. Les encadreurs et parents traditionnellement vêtus aux couleurs des différentes ethnies et communautés existant au Cameroun, ne sont pas en reste. Preuve qu’un évènement historique et unique se tient ce jour dans « le continent en miniature ».
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Peu de temps seulement après, cette suspicion se confirme. Une frénésie de cortège de voitures officielles débouche à l’horizon, sirènes hurlantes, en provenance de Dschang, le chef-lieu du département de la Menoua. C’est Mounouna Foutsou, le ministre camerounais de la Jeunesse et de l’Education civique, en compagnie d’une forte délégation d’autorités administratives et des forces de maintien de l’ordre. Plus qu’il n’en fallait pour non seulement être rassuré de la grandeur de la cérémonie, mais aussi faire de cette solennité, un succès.
L’intégration : une réalité à Fongo-Tongo
Après l’accueil et l’exécution de l’hymne national, ils vont s’assoir au premier rang de la tribune officielle, constituée de 4 chapiteaux. Les 8 autres tentes sont étonnamment pleines de monde, s’identifiant par des valeurs ethniques identiques. « Nos grands parents avaient posé la voie à l’intégration depuis, sans même demander notre avis », renseigne Jean Paul Nanfack, lors de l’une des articulations phares de cette cérémonie. Le journaliste et conseiller municipal s’appuie sur la réalité des marchés ruraux, le mariage intercommunautaire et l’onction de la nature pour expliquer ce point de vue.
Avec son co-présentateur, Jean Marie Sonkeng, ancien inspecteur général du ministère de l’administration territoriale, Jean Paul Nanfack a ainsi saisi l’opportunité du carrefour spécial du vivre ensemble, pour démontrer comment Fongo-Tongo est véritablement un exemple d’intégration nationale au Cameroun. Ici, la réalité de cette volonté étatique se vit au quotidien entre les communautés des groupements Fossong-Ellelem, Fongo-Tongo et les voisins de la région du Sud-Ouest, voire d’ailleurs.
Lors de sa prise de parole pour le mot de bienvenu, le maire Paul Dongue a d’ailleurs dit au membre du gouvernement , Mounouna Foutsou avec à ses côtés Jean de Dieu Momo, ministre délégué auprès du ministre de la Justice garde des Sceaux, que la commune de la bauxite, est le bon choix. Car il rentrera de Fongo-Tongo, satisfait. Et pour cela, « M. le ministre, Fongo-Tongo d’hier, Fongo-Tongo d’aujourd’hui et Fongo-Tongo de demain, vous dit merci », ajoute-t-il.
Activité rotative…
Mais à en croire le patron de la jeunesse au Cameroun, « c’est une tradition du gouvernement de choisir une localité reculée pour montrer le vivre ensemble harmonieux qui prospère dans ces localités, pour qu’elles servent d’exemple à d’autres communautés nationales » . Cette activité rotative, permet également à l’État de toucher du doigt les réalités locales du Cameroun profond. Le but : s’unir dans le sentiment d’appartenance à la même nation, promouvoir, préserver et consolider la paix.
Au-delà des allocutions, présentations et échanges, des associations et organisations porteuses de projets ont reçu de multiples appuis. Notamment, le matériel agricole, des groupes électrogènes et matériels de sonorisation, entre autre.
De même, des attestations de fin de formation ont été remises aux conducteurs de mototaxis. Ceci à l’issue d’une formation aux gestes de premiers secours, prévention et sécurité routière ainsi qu’au réarmement moral et civique. 50 conducteurs ont ainsi été formés pour apporter les notions de civisme et de patriotisme dans cette localité.
Dans le même sillage, les membres du conseil municipal jeunes ont été installé le même jour. Et les chefs supérieurs Fongo-Tongo, Clément Gaima Djoukeng, Fossong-Ellelem, Christ Berquis Feulefack Fongang et Bafou, Victor Kana III ont élevé le ministre Mounouna Foutsou à la dignité de Fo’o Tsolah (le chef qui ouvre les portes au village).
Arnaud Kevin Ngano, de retour de Fongo-Tongo