Intelligence artificielle : 80 certificats décernés aux journalistes et communicateurs
Rassemblés à la Fondation Friedrich Ebert pendant deux jours, des journalistes, communicateurs et étudiants ont découvert l’importance de l’utilisation de l’intelligence artificielle dans l’exercice de leurs métiers. C’était au cours d’un séminaire marquant le premier pas de l’association Med.ia Laboratory.
« Vous êtes en train de m’interviewer, si vous faites deux heures d’entretien, pour retranscrire votre entretien en rédaction, ça va vous prendre énormément de temps, ça va vous prendre peut-être une journée alors qu’avec l’outil d’intelligence artificielle, vous avez moins de deux minutes pour avoir toute la transcription de l’interview que vous avez menée en deux ou trois heures. Lorsque vous voulez vérifier une information, il y a des outils de fact-checking parce qu’il faut se dire que le fact-checking est consubstantiel à la pratique du journalisme, c’est la vérification des faits ». Hervé Tiwa, fondateur et directeur exécutif de Med.ia Laboratory, parle ainsi aux journalistes, à l’issue de la cérémonie protocolaire de lancement des activités de sa nouvelle association à Yaoundé. Selon lui, 98% des journalistes au Cameroun actuellement en fonction, doivent se faire former, pour qu’on évite de tomber dans les biais algorithmiques.
C’est sans doute ce qui justifie l’organisation du recyclage des professionnels des médias, vendredi 22 et samedi 23 novembre 2024, dans la salle de conférence de la Fondation Friedrich Ebert à Yaoundé. Sous le thème central : opportunités et défis éthiques de l’intelligence artificielle au service du journalisme et de la communication en Afrique, les quatre-vingts participants, ont été capacités via quatre modules :
- IA : fondamentaux et outils de spécialisation en communication
- Défis éthique de l’IA appliqué au journalisme
- Approfondissement des techniques de prompting
- Stratégies de lutte contre la désinformation à l’ère de l’IA
L’omniprésence de l’IA
« Nous sommes là pour rappeler à tous les hommes et les femmes des médias que le journalisme et l’intelligence artificielle font bon ménage, mais il faudra faire très attention parce que parfois, tous ces contenus sont trompeurs, surtout quand ça concerne les informations contextuelles du pays », précise Ngala Desmond Ngala de defyhatenow, en insistant qu’il faut toujours vérifier et revérifier les résultats obtenus grâce à l’IA. D’ailleurs, dit le président du Conseil national de la communication, Joseph Chebongkeng Kalabubsu, « l’intelligence artificielle est venue comme un appui aux travaux que les journalistes font quotidiennement ».
L’omniprésence de cette branche de l’informatique imitant l’intelligence humaine, oblige tout le monde à s’arrimer à la modernisation. Chez les fabricants des informations par exemple, si l’on s’en tient aux propos de Hervé Tiwa, « les outils d’intelligence artificielle interviennent dans toute la chaîne de production de l’information ».
Des accompagnements annoncés
Au vue de la qualité des facilitateurs et des questions abordées pendant la formation, plusieurs institutions et organisations ont promis d’accompagner Med.ia Laboratory dans ses prochaines activités. Pendant que l’entreprise de téléphonie mobile Camtel promet des gadgets et autres produits, le CNC (Conseil national de la communication) annonce un partenariat permanent. Car « cette initiative est la bienvenue, parce que ça cadre avec la feuille de route du Conseil national de la communication qui est appelé à sensibiliser et éduquer », renseigne Joseph Chebongkeng.
Le fait que le Conseil soit ici, témoigne de l’importance que nous portons à cette initiative des MED-IA, Laboratory ».
CNC
Âgée de seulement trois mois, cette association dont la mission est justement d’accompagner les professionnels de l’information et de la communication à améliorer qualitativement leur travail à travers les outils d’intelligence artificielle, marque ainsi les esprits, dès le départ.
Arnaud Kevin Ngano
