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La prématurité : un obstacle dans la lutte contre la mortalité néonatale au Cameroun

Malgré les efforts du gouvernement camerounais pour réduire la mortalité infanto-juvénile, la prématurité demeure un facteur déterminant de mortalité néonatale. Le professeur Félicité Nguefack l’a réitéré lors du briefing du jeudi 21 novembre 2024, au centre spirituel Saint Jean XXIII de Mvolye à Yaoundé.

Entre 40 et 50 % des décès d’enfants de moins de 5 ans surviennent dans la période s’étendant de la naissance à la chute du cordon ombilical. La majorité de ces malheureuses victimes au Cameroun sont des nouveau-nés prématurés. Comme l’explique le professeur Nguefack, point focal de la prise en charge des maladies du nouveau-né et de l’enfant, un bébé « prématuré est exposé à de nombreuses complications parfois mortelles. Il court plus de risques que ses camarades nés à terme ».

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Alors qu’un enfant né après 9 mois de grossesse est généralement en bonne santé, le nouveau-né prématuré, dont les organes sont encore immatures, est souvent confronté à des troubles respiratoires, des problèmes neurologiques, des difficultés à téter et une sensibilité accrue aux infections. Ces informations proviennent de la présentation d’Eveline Kameni, cadre à la direction de la santé familiale, lors du briefing sur la prématurité, organisé à l’intention des journalistes le 21 novembre 2024 dans la capitale camerounaise.

Pour le mois de la prématurité

Cette rencontre de sensibilisation, portée par le ministère de la Santé publique à travers la direction de la santé familiale, s’inscrit dans le cadre des activités du mois de la prématurité (novembre). C’est une initiative visant à lutter contre les décès des bébés prématurés, qui contribuent à la mortalité néonatale et infanto-juvénile. Pour 1 000 naissances sur l’étendue du territoire national, il est à rappeler qu’on enregistre 28 décès liés à la mortalité néonatale.

Des journalistes réunis au centre Jean XXIII à Yaoundé pour s’imprégner des questions sur la prématurité © A.K.N.

Mais que doit-on faire ? Il est essentiel d’éviter que la prématurité ne survienne. « Lorsqu’on planifie une grossesse, il est important de se rapprocher des spécialistes, des sages-femmes et des gynécologues obstétriciens pour obtenir des conseils avant la conception », conseille le point focal de la prise en charge des maladies du nouveau-né et de l’enfant au Minsanté. « Une fois enceinte, les services sont organisés depuis les centres de santé jusqu’aux hôpitaux de référence pour offrir les soins appropriés à l’état de santé des femmes enceintes », ajoute-t-elle.

Plus d’attention

Ainsi, la prématurité apparaît comme une menace, surtout chez les femmes qui ne se rendent pas régulièrement à l’hôpital avant et pendant la grossesse, a-t-on longuement relevé lors de la rencontre à Yaoundé. Cependant, si elle survient malgré toutes les précautions, le bébé doit être pris en charge correctement et considéré comme tout autre enfant. « Il naîtra plus petit que les autres, mais sa petitesse ne signifie pas qu’on doit le négliger. Il doit bénéficier de plus d’attention, sinon de tous les soins possibles », confirme le professeur Nguefack.

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En communauté, le bébé prématuré ne doit plus faire l’objet de procès ou de soupçons de mysticisme ou de magie. Ces croyances entraînent une négligence qui contribue à leur décès, amplifiant ainsi la mortalité infanto-juvénile et entravant la réduction de la mortalité néonatale dans le pays.

Arnaud Kevin Ngano