Luc Magloire Mbarga Atangana : « La transparence, clé de la réussite pour les pays producteurs de cacao »
Dans une interview, Luc Magloire Mbarga Atangana, ministre du commerce et président en exercice de l’ICCO, renseigne sur l’importance de la transparence dans le secteur du cacao. Pendant l’ouverture de la 111e session de ce conférence internationale, il a appelé à une meilleure communication des données de production et des stocks pour garantir une rémunération équitable des producteurs et un marché équilibré.
Vous ne pouvez pas travailler sans transparence, c’est le maître mot. La transparence signifie d’abord rendre le pays producteur comme on dit comptez vous d’abord avant d’aller en confrontation avec les autres, on se compte d’abord. Donc on doit savoir ce que nous sommes ce que nous représentons, nous les pays producteurs. Imaginez un cas de figure où on nous annonce un excédent bientôt. Un excédent de production, vous savez ce que cela signifie ?
Cette annonce là au niveau de la bourse change tout. Un marché c’est mécanique, c’est-à-dire les volumes. Un marché c’est aussi psychologique. L’informatique qu’on donne est très importante. Quand on donne une fausse information cela signifie qu’on veut que la situation ne s’améliore pas pour les producteurs en terme de rémunération des producteurs. Donc il y a cette transparence des actes qui doit être l’obligation entre nous les producteurs. L’ autre transparence c’est vis-à-vis du marché, vis-à-vis de l’industrie. Imaginez, les informations de la production sont sur la place publique, elles sont plus ou moins connues même si on déplore qu’ici et là on les tronque, mais au moins, on a une idée de la production réelle et des prévisions de production. Mais au niveau de l’industrie, on n’a rien, on se sait rien des stocks, on imagine, on joue à la devinette : quel est l’état des stocks au niveau des industriels ? Quelle est la capacité de broyage ? Quelle est la nouvelle offre de broyage dans les pays consommateurs ? Si on n’a pas ces éléments, c’est que le jeu est déséquilibré et faussé à la base.
Si on nous dit qu’il y a des stocks trop importants, cela signifie que les prix doivent forcément baisser. Alors à ce moment là, on adapte nos politiques de production, nos politiques de mise en marché… Je crois que c’est à ce travail là que s’attèle le Directeur exécutif de l’organisation internationale du cacao. Le marché n’est pas transparent et par conséquent n’est pas juste.
Propos recueillis par Denise Ebelle