Lutte contre la précarité : des nouvelles motos pour garantir la sécurité et le bien-être des moto-taximen au Cameroun

A travers l’opération 10.000 moto-taxis en règle, dont la cérémonie officielle de lancement de la première vague a eu lieu samedi 25 mai 2024 au stade du camp Sic du quartier Mendong à Yaoundé, la Fédération camerounaise des conducteurs de moto-taxi (Fécacomotax), veut assurer la sécurité des travailleurs de la route.    

Le monde des moto-taxis constitue une poche d’insécurité où, agressions, viols, détournements d’itinéraires et accidents se côtoient au quotidien au Cameroun. Cette situation que le ministre de l’administration territoriale, Paul Atanga Nji qualifie « d’extrêmement grave », ainsi que les mauvaises conditions de travail, préoccupent la Fécacomotax et ses partenaires, déterminés à assainir l’environnement urbain.

« Nous avons fait le constat selon lequel, 90 % des conducteurs de moto-taxis dans notre pays ont acquis leurs expériences sur le tas, ignorant les règles élémentaires du code de la route. Et les compagnies d’assurance refusant d’assurer les motos », déclare Bertin Mathieu Fodjeu, président de la Fécacomotax. Il s’adresse ainsi au public venus prendre part à la cérémonie de remise de la première vague de l’opération 10.000 motos en règle.

106 motos remises

Le 25 mai, dans la capitale camerounaise, 106 engins à deux roues, ont en fait été attribués aux transporteurs par moto, sous le regard des opérateurs économiques, leaders syndicaux, autorités traditionnelles, politiques et administratives. En plus de la moto, chaque bénéficiaire a également eu droit à la carte grise, au permis de conduire et à l’assurance.

On enregistre déjà 2.062 dossiers de demandes dans les régions du Centre et du Littoral. Nous irons dans les jours à venir, à Douala. 

Bertin Fodjeu, Fecacomotax

Autant d’outils visant aussi bien la protection des conducteurs que des usagers. On peut par exemple évoquer le produit ‘’Cova road’’, mis en exergue dans le cadre du partenariat entre le Courtier grossiste Cova Africa et la Fédération camerounaise des conducteurs des moto-taxis. Ce n’est d’ailleurs pas la seule offre, laisse entendre Joseph Roger Gwag, responsable du développement commercial et marketing chez Cova Africa : « Nous leur donnons une prévoyance emprunteur, que l’assurance couvre en cas de décès. Nous leur offrons également la RC automobile pour protéger les véhicules et les dégâts qu’ils pourraient commettre à autrui. Sans oublier le cover road ».

La volonté du gouvernement

Mais d’après Gertrude Noelle Ngongang Watchouang épouse Lobe Keller, responsable du réseau Advans-Cameroun, il s’agit d’une tripartite, non pas d’une relation de la fédération avec l’assureur d’un côté et Advans avec la fécacomotax de l’autre. Dans cette opération, « l’avantage c’est que le moto-taximan a une moto neuve donc moins de problèmes de vitres, ensuite il est couvert parce qu’il a toute sa documentation et enfin en cas d’accident, il est pris en charge par l’assureur. De plus, la prise en charge sera rapide et efficace », ajoute-t-elle.

Cette concrétisation de la volonté du gouvernement camerounais pour qui, aucune moto ne doit circuler sans carte grise et assurance, s’accompagne de la mise en place d’une auto-école spécialisée en formation des chauffeurs d’engins à deux roues.

Trouvant le projet intéressant, Stéphane Emmanuel Belinga Enyegue, le représentant du ministre de l’administration territoriale, a naturellement transmis les remerciements de sa hiérarchie au président Bertin Mathieu Fodjeu. En espérant bien sûr, que l’initiative favorise la réduction des accidents et l’amélioration véritable des conditions de travail des moto-taximen.

LIRE AUSSI : la Mastiy comme instrument d’amélioration des conditions de vie des conducteurs de moto-taxis à Yaoundé 3.

Arnaud Kevin Ngano