Lutte contre le paludisme : les personnes handicapées, à l’écart au Cameroun
Pendant le traditionnel Café-science du Réseau des médias pour la promotion de la santé et de l’environnement (Remapsen) le 29 avril à Yaoundé, le Club des jeunes aveugles réhabilités du Cameroun (Cjarc) a revendiqué son implication dans le programme de lutte contre le paludisme au Cameroun.
Absence de prise en charge appropriée relative au type de handicap des patients, problème de mobilité entre le lieu d’habitation et les formations sanitaires, manque de moustiquaires imprégnées à longue durée d’action et discrimination sociale. Telles sont quelques difficultés que traversent les personnes handicapées au Cameroun lorsqu’elles sont confrontées au paludisme. C’est du moins ce que fait savoir Coco Bertin, directeur général du Club des jeunes aveugles réhabilités du Cameroun (Cjarc), lors d’un échange -baptisé Café-science- avec des membres du Réseau des médias pour la promotion de la santé et de l’environnement (Remapsen).
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Par rapport à la journée mondiale
Dans le cadre du prolongement de la 18e journée mondiale de lutte contre le paludisme célébrée le 25 avril, le Remapsen a ainsi décidé de s’intéresser à la problématique du rapport entre handicap et paludisme. « Nous sommes venus toucher du doigt, comment est-ce ces personnes vulnérables vivent avec cette maladie, quels sont les problèmes auxquels elles font face au quotidien », informe Prince Mpondo, Coordonnateur national du Remapse-Cameroun.

La rencontre a donc permis de s’imprégner des problèmes des enfants, jeunes, mais aussi adultes handicapés en général et déficients visuels en particulier, dans la lutte contre le paludisme. La dizaine de journalistes ayant effectué le déplacement saura orienter désormais des productions sur la question.
Gratitude et plaidoyer
En se réjouissant de la mobilisation des femmes et hommes de médias, Coco Bertin félicite d’ailleurs le Remapsen pour ce Café-science : « Nous félicitons cette excellente initiative qui nous a permis de nous rendre compte nous-même de certaines limites que nous avions en matière de lutte contre le paludisme. Nous avons été très content des échanges et nous prenons bonne note de certaines lacunes que nous avons par rapport au plaidoyer que nous devons faire pour que notre cause soit entendue dans cette lutte. »
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Il s’agit en fait pour le Cjarc, de s’activer davantage, avec l’accompagnement du Remapsen, pour la prise en compte des personnes handicapées dans la mobilisation contre cette tueuse silencieuse. Le club de Coco Bertin invite le programme national de lutte contre le paludisme à prévoir un volet devant impliquer et prendre en charge les personnes handicapées. Ceci d’autant plus qu’elles représentent 16,5 % de la population camerounaise selon une étude réalisée en 2017.
Arnaud Kevin Ngano