Lutte antitabac au Cameroun : place à l’évaluation des avancées
Alors que la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac célèbre son 20ème anniversaire, la Coalition camerounaise contre le tabac (C3T) lance un appel au renforcement des politiques de contrôle du tabagisme au Cameroun.
Dans une correspondance adressée à la presse, la Coalition camerounaise contre le tabac (C3T) fait le point sur les avancées réalisées par le Cameroun dans la lutte contre le tabagisme. C’est à l’occasion du 20ème anniversaire de l’entrée en vigueur de la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac (CCLAT).
« Le Cameroun doit définir ses priorités en matière de lutte contre le tabac, inscrire les actions déjà menées dans la durabilité , adopter la loi nationale sur le contrôle du tabac et stopper l’ingérence de l’industrie du tabac dans l’adoption et la mise en œuvre des politiques de lutte contre du tabac », écrit Judith Chekumo, Secrétaire exécutive de la C3T.
Cette organisation se réjouit de l’existence d’un mécanisme de coordination multisectorielle antitabac et de l’augmentation progressive des taxes sur les produits du tabac, visant à atteindre le taux de 75% recommandé par l’OMS. D’autres avancées notables incluent l’apposition d’avertissements sanitaires graphiques sur les emballages de tabac et la création de centres de soins en addictologie. Cependant, ces mesures sont limitées, car leur mise en œuvre est souvent entravée par des ingérences de l’industrie du tabac.
L’urgence d’une loi nationale
Selon la C3T, l’absence d’une loi nationale sur le contrôle du tabac, constitue l’une des principales insuffisances. Pourtant elle devrait traduire les dispositions de la CCLAT. Vingt ans après la ratification de cette convention, le Cameroun accuse un retard significatif dans l’adoption de mesures législatives essentielles. La Coalition appelle à une relecture et à l’adoption rapide de cette loi pour renforcer le cadre juridique de la lutte antitabac.
Pour pallier les insuffisances actuelles, la C3T propose l’élaboration d’une stratégie nationale et de programmes multisectoriels de lutte contre le tabac. Ces initiatives devraient inclure des campagnes de sensibilisation et d’éducation sur les dangers du tabagisme, ainsi que des formations pour les acteurs impliqués dans la lutte contre le tabac. La Coalition insiste sur la nécessité d’un engagement fort de la part des décideurs pour garantir la mise en œuvre de ces programmes.
Lutte contre le commerce illicite
Comme si cela ne suffit pas, la Coalition relève la nécessité de finaliser le processus de ratification du protocole pour éliminer le commerce illicite des produits du tabac. C’est pourquoi elle invite à la transmission des instruments de ratification aux Nations unies, afin que le Cameroun soit reconnu parmi les pays engagés dans cette lutte internationale.
Une sorte d’appel également à une vigilance accrue, pour garantir que les décisions politiques soient prises dans l’intérêt de la santé publique, sans ingérence extérieure. Ceci contre les intérêts commerciaux de l’industrie du tabac.
Sensibilisation et éducation
L’organisation de campagnes nationales de sensibilisation apparaît comme un autre axe prioritaire pour la C3T. Ces campagnes devraient servir à éduquer la population sur les dangers du tabagisme et à promouvoir des modes de vie sans tabac. La Coalition soutient que l’éducation est un outil puissant pour réduire la prévalence du tabagisme et ses conséquences sur la santé.
A travers cette même déclaration, la C3T interpelle non seulement les décideurs politiques, mais aussi les parlementaires, les médias et la société civile à jouer un rôle actif dans la lutte contre le tabac. Cet engagement collectif permettra d’atteindre facilement les objectifs fixés par la CCLAT et pour protéger la santé de la population camerounaise. La Coalition n’évite pas de marteler que la lutte contre le tabagisme demeure un enjeu de santé publique majeur, qui nécessite bel et bien, une mobilisation générale.
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