Mobilité verte à Yaoundé : entre protestations et soutien syndical
Le projet Mobilité verte à Yaoundé suscite des tensions entre la mairie et un collectif de syndicats de transport. Alors que certains dénoncent une initiative mal conçue, d’autres y voient une opportunité pour moderniser le secteur.
Le projet Mobilité verte (MoVe Yaoundé), initié par la mairie de la ville, est au cœur d’une vive controverse. Un collectif de syndicats nationaux des transports routiers s’estime mécontent face à ce projet, qu’ils jugent imposé sans consultation préalable. Dans une lettre adressée au maire, ils affirment : « Tout ce qui est fait pour nous, sans nous, est contre nous. » Cette déclaration souligne leur demande d’implication dans les décisions qui les concernent directement. Pourtant ils faisaient partie de l’initiative, lors de sa conception.
Jean Paul Noah, Secrétaire général de l’Organisation patronale des syndicats des transporteurs et assimilés du Cameroun (Opstac), qualifie ces syndicats de « microbes » qui perturbent l’activité de transport au Cameroun. Selon lui, le projet, hérité de l’ancien délégué du gouvernement, vise à lutter contre la pollution et à moderniser le parc automobile de la ville. « Ce projet va prendre corps et va fonctionner parce que nous qui sommes transporteurs, nous savons que le projet Mobilité verte est soutenu par des partenaires au développement », affirme-t-il en souriant.
Un projet soutenu par des partenaires internationaux
Le soutien d’organisations telles que l’Union européenne et l’Agence française de développement (AFD) renforce la légitimité du projet. Prosper Aimé Essomba, président du Syndicat national des conducteurs du transport périurbain, urbain, interurbain et rural du Cameroun (Synctrapuircam), a également exprimé son soutien : « Ce projet vient pour combler les attentes des professionnels de transport. » Il insiste sur le fait que les enquêtes menées dans le cadre de ce projet sont essentielles pour connaître le nombre de véhicules circulant à Yaoundé et pour lutter contre la pollution.
Les syndicats en désaccord, quant à eux, prévoient une conférence de presse ce 31 juillet 2024, pour faire entendre leurs revendications. Ils reprochent à la mairie de ne pas s’occuper de problèmes urgents tels que le ramassage des déchets et l’assainissement du secteur des motos-taxis. « Nous demandons à nos camarades de ne point collaborer avec vos enquêteurs sur le terrain », ont-ils déclaré dans leur correspondance.
LIRE AUSSI : Solution aux problèmes ophtalmologiques des taximen à Yaoundé.
Alors que le projet Mobilité verte avance, les tensions entre les syndicats de transport et la mairie de Yaoundé soulignent la nécessité d’un dialogue constructif pour garantir une mobilité urbaine durable et inclusive. Même si dans la corporation, nombre de professionnels soutiennent que le collectif de syndicats aux abois, remonte ainsi à la charge, pour des gains pécuniers.
LIRE AUSSI : La phase 2 du projet Biodev2030, lancée à Douala-Cameroun.
Arnaud Kevin Ngano
