Paludisme : plus de 20.000 malades traités dans le Sud-Ouest
En moins d’un an, le projet Financement d’urgence en cas de pandémie(PEF), de la banque mondiale conduit par le ministère de la santé publique avec l’appui technique de l’Unicef, a permis de soigner 20.350 personnes souffrantes du paludisme dans la région du Sud-Ouest au Cameroun.
Les enfants et les femmes enceintes, ont été les plus grands bénéficiaires de ce projet qui vient d’être bouclé. Pas moins de 11.239 femmes enceintes ont bénéficié des prophylaxies. 2.268 d’entre elles ayant également eu des moustiquaires imprégnées à longue durée d’action. Une insistance qui se justifie par le fait qu’« elles constituent la catégorie de personnes la plus exposées », pense Dr Daniel Nebongo, cadre d’appui à la section de prestation de service de vaccination et point focal des activités du programme élargi de vaccination dans les régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest.
Des séances de sensibilisation et de causeries éducatives se sont aussi multipliées dans les départements de Fako et Meme, à l’endroit des enfants et femmes, entre novembre 2020 et septembre 2021. Après bien sûr les formations du personnel de santé et des agents de santé communautaire, qui reconnaissent ce plus que le PEF les a apportés.
Les obstacles
Cela n’a pas du tout été évident, à en croire les personnels de santé de la région du Sud-Ouest. « Les formations sanitaires n’étaient plus fréquentées par les populations. La crise anglophone et le Covid-19, dictaient leur loi, imposant la méfiance et la prudence », révèle-t-on ça et là. A ces causes des obstacles à la fréquentation des hôpitaux par les patients, s’ajoute la pauvreté.
La donne va positivement changer avec le Financement d’urgence en cas de pandémie (PEF). « Le rapport entre les formations sanitaires et la communauté a été amélioré grâce au PEF », dit Beckley Sine Njume, Epidémiologiste-Chef du district de santé de Mbonge. Il signale que les descentes vers les habitants se sont beaucoup améliorées pendant le déroulement du projet.
Encore plus d’autorité et de pouvoir aux ASC
« Ils nous accueillent souvent bien, parce que disent-ils, on a choisi des personnes en qui ils ont confiance. Ce sont eux même qui ont d’ailleurs choisi ces personnes, et ils sont revenu vers eux », explique-t-il en souriant. C’est la preuve que malgré tout ce qu’elles traversent, les populations des localités de la région du Sud-Ouest, ont la ferme volonté de mettre fin à cette maladie endémique, qui apparaît comme étant la plus rependue au Cameroun.
Pour cela, il faut encore plus d’agents de santé communautaire (ASC) bien formés et ayant toutes les facilités nécessaires de déploiement, mais aussi de sensibilisation, de suivi des cibles. On ne peut oublier de relever qu’il leur faut également les moyens de protection dans cette zone en proie aux conflits armés entre l’armée camerounaise et des « amba boys ».
Arnaud Kevin Ngano, de retour du Sud-Ouest–Cameroun