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Parlement des enfants : les recommandations des députés juniors au Cameroun

Réunis en séance plénière spéciale à l’assemblée nationale mardi 26 juin 2024, les 180 députés juniors de la 25e session du parlement des enfants au Cameroun proposent des solutions pour mettre fin aux souffrances des moins de 18 ans, sur l’ensemble du territoire national.

La cybercriminalité, le non enregistrement des naissances à l’état civil, le travail des enfants, le non respect des normes de l’approche handicape dans certains établissements scolaires, les déplacements forcés, le travail des enfants dans les mines, l’association des enfants aux forces et/ou groupes armés, les violences, exploitations et abus sexuels en ligne et dans la vie courante, constituent les principales préoccupations des enfants au Cameroun. Selon Nadine Perrault, Représente Unicef-Cameroun, « près de 6 millions d’enfants ne voient pas encore leurs droits garantis pleinement ».

Préparation en près de 10 jours

Ce qui suscite la mobilisation des porte-paroles, regroupés à Yaoundé, la capitale du pays pendant une dizaine de jours. Pas pour se distraire ou faire du tourisme, mais pour mieux prendre connaissance de la Convention relative aux droits de l’enfant ( ratifiée par le Cameroun en 1993) et la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant (ratifiée en 1997). Ils ont également été suffisamment formés à la défense et la promotion des droits de leurs pairs.

Députés juniors de la 25e session du parlement des enfants en séance plénière à l’émicycle de Ngoa-Ekelle. © Unicef-Cameroun

C’est ainsi que pour clôturer ce séjour en beauté, ces députés juniors de la 25e session du parlement des enfants ont été reçus le mercredi 26 juin 2024, à l’assemblée nationale. En présence des représentants du système des nations unies, corps diplomatiques et parlementaires seniors, ils vont cuisiner quelques membres du gouvernement sur des questions liées l’épanouissement des enfants au Cameroun.

11 recommandations

Avant d’annoncer leur engagement à être non seulement des chefs d’orchestre de la révolution du système éducatif, mais aussi des ambassadeurs de la promotion de la protection sociale de l’enfance aux côtés de l’Etat et d’autres chaînes de la protection de l’enfance, ces députés juniors ont rendu public leurs recommandations. Elles se déclinent en 11 points :

  • Le renforcement du cadre légal de protection des enfants, y compris ceux ayant besoin des mesures spéciales de protection
  • La vulgarisation de l’arcenal juridique existant en matière de protection et promotion des droits de l’enfant
  • La mobilisation de l’ensemble des acteurs sociaux en vue d’une meilleure protection des droits de l’enfant
  • La responsabilité et l’implication des parents face au respect et à la sauvegarde des droits de l’enfant et d’éducation
  • L’accès à une éducation inclusive adapté et de qualité pour les enfants à besoins spécifiques
  • L’enregistrement systématique et obligatoire de chaque enfant à la naissance
  • L’organisation des campagnes nationales, régionales et locales sur l’existence des écoles inclusives
  • L’amélioration des mécanismes institutionnels et familiaux d’encadrement de la petite enfance
  • La mobilisation générale de l’ensemble du corps social afin de garantir le droit à l’éducation de chaque enfant camerounais
  • Le respect et la prise en compte de l’approche handicape dans la construction des infrastructures scolaires et universitaires
  • L’implication plus accrue des enfants, y compris ceux ayant besoin des mesures spéciales de protection dans les réflexions sur l’élaboration et la mise en œuvre des politiques de protection et de promotion de leurs droits

Acteurs actifs

Nathan, le parlementaire junior, 15 ans, de la Midi, chargé de lire les résolutions faites à Yaoundé pendant cette rencontre du 26 juin 2024 à l’émicycle de Ngoa Ekelle, va reconnaître que les mineurs ont des devoirs envers leur famille, leur communauté et leur patrie.

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En tant qu’artisans de la paix au sein des familles, ils se présentent comme « des acteurs actifs et responsables dans le système éducatif. Des modèles pour nos pairs partout où nous irons ».

Arnaud Kevin Ngano