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Protection des consommateurs : le mauvais élève nommé Cameroun

La Coalition des consommateurs camerounais (CCC) dresse l’état des lieux de la protection des consommateurs dans quelques localités du pays. Le rapport y relatif a été présenté aux journalistes mercredi 19 mars 2025 à Yaoundé, la capitale politique camerounaise.

La protection des consommateurs est très mauvaise au Cameroun. C’est ce que pense 80 % des Camerounais, d’après les résultats de l’enquête que la Coalition des consommateurs camerounais vient de mener. Le secteur de l’électricité est le plus décrié, suivi de celui de l’eau, puis de la santé, avec respectivement 32,2 %, 18,8 % et 13,4 % des personnes interrogées à Yaoundé et à Douala. Plusieurs autres secteurs, comme les télécommunications, l’alimentation et l’habitat, ont également fait l’objet de l’étude, 16 % des personnes interrogées ayant trouvé la protection des consommateurs passable et 4 % ayant une attitude neutre.

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Ce baromètre sur le ressenti des consommateurs quant aux mesures prises pour les protéger a ainsi été présenté à la presse mercredi 19 mars 2025 à Yaoundé, à l’occasion du prolongement de la 40e édition de la Journée mondiale des droits des consommateurs. Il s’agit du deuxième rapport d’études sur la perception de la protection des consommateurs au Cameroun, entamé en 2024.

L’action gouvernementale

Après cette étape, la coalition prévoit de se rendre vers les gouvernants pour leur remettre ce rapport et les contraindre à prendre les mesures nécessaires : « On a mis l’information à la disposition du public et des médias aujourd’hui. C’est le début de la vulgarisation. Nous irons vers les institutionnels, c’est-à-dire les décideurs, ceux qui sont en charge de la protection des consommateurs au niveau administratif », confirme Prince Mpondo, président de la Coalition des consommateurs camerounais (CCC).

Nous allons les rencontrer et transmettre le rapport pour qu’ils prennent les mesures qui s’imposent.

C.C.C.

Joseph Dion Ngute, chef du gouvernement, et son équipe devront, par exemple, mettre sur pied une cartographie des différents acteurs de la chaîne de protection des consommateurs, tout en s’efforçant d’adresser efficacement les facteurs qui favorisent les problèmes majeurs que les consommateurs rencontrent en termes de prix, de disponibilité et de qualité. Si cela est fait, le travail abattu par l’organisation de Prince Mpondo aura alors un impact positif sur la protection des droits des consommateurs dans le triangle national.

Les consommateurs en alerte

Selon Mbida Ndoumbe, coordonnateur de la Plateforme camerounaise du commerce équitable (P2CE), cette étude met en alerte le consommateur certes, mais permet aussi de porter à l’attention des pouvoirs publics les préoccupations réelles de ces consommateurs. Car, « ce qui se décide sans les concerner est généralement contre eux ».

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Cette enquête, considérée comme une phase décisive dans l’évolution des relations entre les pouvoirs publics, les producteurs, les consommateurs et les associations de consommateurs, a été menée du 8 janvier au 8 mars 2025 sur un échantillon de 500 personnes (contre 300 l’année précédente) dans les villes de Douala et Yaoundé.

Arnaud Kevin Ngano