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Réseau routier : “la route de la honte” au Centre-Cameroun

À Yaoundé, la route qui s’étend du lieu-dit “Total Melen” jusqu’au carrefour Mvog-Beti est devenue presque impraticable. Surnommée « la route de la honte », ce tronçon d’environ 72 mètres est le théâtre d’une dégradation alarmante, mettant en péril la sécurité des automobilistes et piétons.

Vendredi 16 août 2024, aux environs de 9 heures du matin, Abdou, moto-taximan, se rend dans un garage pour faire réparer sa moto tombée en panne au quartier Melen, précisément sur la route longeant le mur de la garde présidentielle (GP). « C’est la deuxième fois en trois semaines que cela m’arrive ici », confie-t-il, visiblement inquiet. Les mécaniciens, tout en diagnostiquant des pannes mineures, s’accordent à dire que le véritable coupable est l’état déplorable de la route.

Comme Abdou, nombre de chauffeurs formulent les mêmes plaintes au quotidien. Sur ce tronçon, plus de 60 nids de poule se succèdent, et à certains endroits, le goudron a complètement disparu. Avec les pluies, la situation ne fait qu’empirer, transformant la route en un véritable champ de bataille pour les véhicules. Les piétons, quant à eux, sont contraints de marcher sur la chaussée, les trottoirs étant envahis par des vendeurs fixes et ambulants.

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Risques croissants

Chaque jour, camions, taxis et moto-taxis s’affrontent sur cette route étroite, tentant d’éviter les nids de poule tout en maintenant une vitesse raisonnable. Les bouchons s’accumulent dès le matin et perdurent jusqu’à la nuit. En regrettant d’avoir emprunté ce chemin, un chauffeur de taxi, déclare : « Je n’aimerais pas voir cette route avec les grandes pluies qui arrivent. »

Juste à quelques mètres de la garde présidentielle à Yaoundé, se dresse de sérieux creux sur la chaussée. © J.N.

D’après le ministre des Transports, 10% des accidents de la circulation au Cameroun sont causés par le mauvais état des routes. Le tronçon « Total Melen »-Carrefour Mvog-Beti en est un parfait exemple. « Il faut être un maître dans la conduite pour rouler ici », affirme Ateba, un résident du quartier, qui témoigne des accidents fréquents sur cette voie, jusque-là, très convoitée par les automobilistes. 

Solutions insuffisantes

Pour réduire les dégâts, certains jeunes du quartier tentent de boucher les trous avec de la terre. Bien que cette initiative soit louable, elle reste limitée face aux pluies et l’ampleur de la situation désastreuse. Récemment, une équipe du ministère des Travaux publics a même réparé une partie de ce tronçon, mais les efforts restent insuffisants.

Cette « route de la honte » à Yaoundé apparaît en fait comme le symbole des défis auxquels sont confrontés les usagers de la route au Cameroun. Une interpellation des autorités à garantir la sécurité des automobilistes et des piétons. En attendant, Abdou et ses confrères continuent de naviguer à leurs risques et périls, sur cette route dégradée, espérant un avenir meilleur pour leur quotidien.

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Justin Nsegue (Stagiaire)

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