Riposte au VIH : la proposition du Comité national de lutte contre le Sida
Le Comité national de lutte contre le sida (CNLS) a récemment organisé une réunion à Yaoundé pour plaider en faveur de l’intégration des activités de santé et de riposte au VIH dans les plans communaux de développement (PCD) et les plans d’investissement annuels (PIA). Occasion pour les élus locaux d’exprimer leurs préoccupations concernant le financement et la sensibilisation des populations face à cette problématique de santé publique.
La réunion de plaidoyer en vue de l’intégration des activités de santé et de riposte au VIH dans les plans communaux de développement (PCD) et les plans d’investissement annuels (PIA) à destination des exécutifs communaux du département du Mfoundi, dans la région du Centre, s’est déroulée mardi 1er avril 2025 à Yaoundé. L’objectif de cette rencontre, organisée par le Comité national de lutte contre le sida (CNLS) en partenariat avec CARE, était de travailler avec les sept communes d’arrondissement de la ville de la cité capitale, « afin de leur présenter ce qui se passe concrètement en termes de couverture santé universelle, les politiques et les lois qui gouvernent la décentralisation de la santé et les compétences transférées », a expliqué Miriam Stein, chargée des programmes à CARE.
Il a également été question, au cours de cette réunion, de donner des idées et des exemples concrets sur ce qui a été fait avec les Collectivités territoriales décentralisées (CTD) en matière de santé et d’autres types d’actions concernant le développement local.
Avis des représentants des exécutifs communaux
« En ce qui concerne nos communes, il faut avouer que nous avons essentiellement un rôle de sensibilisation. Nous n’avons pas les moyens pour gérer la santé de nos populations. Ce volet financement rentre justement dans le cadre de nos plaidoiries. Toutes les sept mairies ici représentées ont une même préoccupation : comment trouver ces financements ? Le retrait des États-unis complique davantage la situation. Au niveau de notre commune à Yaoundé 5, nous avons des partenaires en Europe que nous sollicitons souvent dans le cadre des activités de santé publique. Il faut quand même avouer que c’est embryonnaire. C’est juste un petit soutien qui permet de donner quelques comprimés, soigner un paludisme simple, mais quand il s’agit de cas plus sérieux, nous sommes vraiment limités », a déclaré Jean Claude Amougou, conseiller municipal de Yaoundé 5.

Dans l’arrondissement de Yaoundé 2, la population est régulièrement sensibilisé sur le VIH, une maladie qui touche une grande partie de la population. « Nous sensibilisons d’abord sur le pré-enrôlement, puis sur l’enrôlement. Nous leur expliquons, par exemple, que se faire pré-enrôler n’est pas se faire prendre en charge immédiatement. On enrôle d’abord les enfants de 0 à 5 ans, les personnes atteintes d’insuffisance rénale, les personnes atteintes de cancer, de tuberculose… », révèle Laure Rikong, conseillère municipale de Yaoundé II. Avant d’ajouter que « nous avons pré-enrôlé de nombreuses personnes dans notre commune. Je remercie les organisateurs de cet atelier qui ont renforcé nos capacités en nous faisant mieux comprendre le rôle du pré-enrôlement et de l’enrôlement ». Elle se veut claire : cette rencontre lui a été particulièrement bénéfique. Et naturellement, elle rendra compte du plaidoyer, à son exécutif. Car précise-t-elle, c’est une activité à intégrer dans le plan de développement communal, étant entendu que la santé des populations est vraiment primordiale.

« Je suis présidente de la commission des affaires sociales, donc le social est mon cheval de bataille. Je me bats au quotidien pour que les problèmes de santé des populations soient pris en compte au niveau de la commune », dit elle, pour confirmer l’intérêt qu’elle accorde à cet atelier. À ce jour, la commune de Yaoundé 2 a déjà enrôlé plus de mille personnes. En tant que membre du comité de santé de la Briqueterie, un quartier de Yaoundé, Laure et ses collaborateurs y mènent une campagne. « Toutes les femmes enceintes qui viennent au centre de santé se font pré-enrôler et enrôler. Pareil pour tous les enfants qui viennent se faire vacciner. La principale difficulté à Yaoundé 2, c’est que nous avons beaucoup de femmes musulmanes. Elles ne comprennent pas toujours le bien-fondé de la vaccination et autres » a expliqué Laure Rikong, conseillère municipale de Yaoundé II. Pour les convaincre, ce n’est pas facile, il faut beaucoup insister.