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Samuel Donatien Nengue : « Notre participation à cette conférence est méthodique »

Dans une interview exclusive accordée à la rédaction, Samuel Donatien Nengue, administrateur directeur général du Fonds de développement pour les filières cacao et café (Fodecc), partage sa vision sur les enjeux stratégiques de la filière cacao au Cameroun. Lors de l’ouverture de la 111ème session ordinaire de l’Organisation internationale du cacao(ICCO) mardi 8 avril 2025 à Yaoundé, il a parlé de la transparence dans la chaîne de valeur et le rôle du Fodecc pour positionner le pays comme un acteur important sur le marché mondial. Découvrez comment le Fodecc s’engage à soutenir les producteurs et à garantir des prix équitables.

Quels sont les enjeux stratégiques de la filière cacao au niveau national ?

L’objet de cette conférence c’est de revisiter l’ensemble des thématiques liées à la chaine des valeurs cacao qu’il s’agisse de l’économie, qu’il s’agisse du social, qu’il s’agisse de l’environnemental. On revisite toute la chaîne, de la recherche en passant par la production et la commercialisation pour partager les avis des acteurs et émettre de nouveaux sons, prendre de nouveaux engagements à l’effet d’améliorer le processus dans le cadre de ce qu’on appelle un plan d’action qui lui-même sera dessiné dès la fin de ces travaux.

Quel est le rôle du FODECC dans le positionnement du Cameroun comme acteur majeur de la filière ?

Dans les circonstances actuelles, l’objectif fédère l’ensemble des organes des filières. Le Fonds de développement des filières cacao et café est un acteur majeur dans le dispositif camerounais en ce que nous sommes en charge du financement de la totalité de la chaîne des valeurs donc de la recherche à la consommation.

L’idée pour le FODECC, en prenant part à ces travaux, c’est de prendre connaissance des orientations qui sont à venir dans le cadre du plan d’action qui va être dessinée mais également d’apporter l’expérience spécifique du Cameroun en matière de financement et c’est dans ce cadre que nous essayons de travailler pour que les prix restent les plus élevés pour inciter les producteurs du Cameroun à continuer de s’investir dans cette activité.

Que fait concrètement le FODECC pour accompagner la filière ?

Nous sommes un acteur à l’intérieur des dispositifs du Cameroun qui lui-même s’intègre dans le mécanisme mondial de la fixation des prix et l’affaire des marchés. Le marché est le lieu de la rencontre de l’offre des pays producteurs et de la demande des pays consommateurs et singulièrement de l’industrie de transformation. L’idée pour le FODECC et les autres acteurs c’est de pénétrer le dispositif, de garantir que il y a un effort de transparence qui lui-même devrait conduire à la fixation des prix plus justes et plus équitables. Donc nous partageons avec les autres instruments de la filière au Cameroun ce questionnement là.

Comme monsieur le ministre l’a clairement indiqué dans son propos d’ouverture, nous accentuerons notre incitation à questionner ce qui reste encore un peu nébuleuse, ce qui reste encore caché c’est-à-dire, cet effort de transparence. Connaître la production est important pour l’industrie, pour garantir l’approvisionnement des unités de transformation mais connaître également l’état des stocks et la quantité des produits broyés est également impératif pour les pays producteurs pour anticiper sur les mouvements , lesquels définissent les prix en définitive . Donc notre participation ici est méthodique, elle est déterminée, elle vise dans un dialogue constructif entre tous les acteurs à essayer de lisser la compréhension, à améliorer justement la communication y compris des statistiques pour garantir que le marché soit plus transparent et assure le producteur avec des prix rémunérateurs.

Interview menée par Denise Ebelle