Samuel Mvondo : « Je me considère comme un contributeur à la paix sociale »
Selon Samuel Franck Mvondo Mvondo, le projet Moto Afrique transforme la vie de milliers de mototaximen au Cameroun en leur offrant des formations et des permis de conduire. À l’aube de l’élection présidentielle, cet initiateur et opérateur économique appelle à l’unité et à l’inscription sur les listes électorales pour un avenir meilleur.
Vous êtes un opérateur économique engagé dans le monde des mototaxis au Cameroun. Depuis plusieurs années, vous accompagnez les mototaximen dans l’amélioration de leur situation et de leurs conditions de vie.
D’ailleurs, vous êtes l’initiateur du projet Moto Afrique. Où en est-on aujourd’hui ? Comment se porte ce projet ?
Le projet se porte très bien. Depuis juin 2018, nous avons permis à près de 50 000 Camerounais d’obtenir leur permis de conduire de catégorie A. Nous avons mené des campagnes de sensibilisation dans les dix régions du Cameroun, et les mototaximen ont compris l’importance de se mettre en règle. Nous avons également réussi à rassembler les leaders syndicaux, qui, par le passé, ne pouvaient pas se réunir pour discuter des questions qui les concernent. Aujourd’hui, ils échangent sur des problématiques relatives à leur secteur d’activité.
On vous a également vu signer un partenariat avec une organisation syndicale, la CGSTC. Qu’est devenu ce partenariat ?
La CGSTC est une confédération qui regroupe plusieurs syndicats. À partir du mois d’avril, nous allons travailler avec des responsables de cette fédération qui possèdent des auto-écoles. Ensemble, nous organiserons une grande caravane nationale de sensibilisation pour que, d’ici 2025, tous les conducteurs de motos du Cameroun puissent bénéficier d’une formation pour obtenir leur permis de conduire de catégorie A à un coût de 25 000 francs CFA, tout frais compris. Le reste des charges sera pris en charge par le projet Moto Afrique et nos partenaires. Je suis convaincu que cette convention signée il y a environ huit mois commencera à porter ses fruits.
Pourquoi avoir choisi « Afrique » dans Moto Afrique, si vous vous concentrez principalement sur le Cameroun ?
Nous ne nous concentrons pas uniquement sur le Cameroun. C’est un projet qui concerne l’ensemble de l’Afrique. Partout où la moto est utilisée à titre onéreux, nous étendons notre action. Nous avons déjà été au Bénin, au Togo, et dans d’autres pays. Bien que nous ressentions une forte présence au Cameroun, car je suis Camerounais et basé à Douala, notre objectif est d’étendre notre impact à l’échelle continentale.
Le Cameroun qui est votre pays, est en année électorale. Certains acteurs du secteur des mototaxis appellent à la candidature du président de la République. Quelle est votre réaction ?
Tous ceux qui appellent à la candidature du président de la République sont des personnes matures et libres de faire leur choix. S’ils décident que M. Paul Biya soit leur candidat, c’est leur droit. Je leur demande simplement de jouer franc jeu et de ne pas laisser la politique aux politiciens. Ils ont le droit de choisir qui doit conduire leur destin en 2025-2026. Je les encourage à s’inscrire massivement sur les listes électorales pour qu’en octobre 2025, chacun puisse choisir son avenir.
Samuel Franck Mvondo Mvondo est considéré comme un fervent militant de la paix au Cameroun. Quelles sont ses actions fortes dans ce sens ?
Je ne voudrais pas que mon appartenance ethnique crée des blocages ou des polémiques dans l’action politique au Cameroun. Nous lançons une campagne nationale d’assainissement pour que les mototaximen paient 25 000 francs CFA pour obtenir leur permis de conduire, en passant par une formation auprès des auto-écoles. Ce n’est pas une question de parti politique, mais une problématique qui concerne tous les Camerounais. Chacun d’entre nous a été touché, directement ou indirectement, par des accidents ou des agressions causées par des mototaxis. Les mototaximen travaillent pour nourrir leurs familles.
LIRE AUSSI
Pour la paix, je demande aux mototaximen de laisser la politique aux politiciens et de s’inscrire massivement sur les listes électorales. Je leur recommande de choisir qui va conduire leur destin après les élections présidentielles et de vaquer librement à leurs occupations. Je me considère comme un contributeur à la paix sociale au Cameroun. Je souhaite que tout le processus électoral se déroule sans heurts, car le mototaxi-man veut simplement travailler pour sa famille. À ceux qui cherchent à semer le chaos, je demande de faire preuve de compassion envers ceux qui vivent dans notre République. Nous sommes ici pour travailler, pas pour créer des troubles.
LIRE AUSSI
Des logements pour les transporteurs au Cameroun.
Propos recueillis par Arnaud Kevin Ngano