Latest

Scandale à Penka-Michel : un enfant de 7 ans échappe à la mutilation

Alain Djowa, 31 ans reconnu comme repris de justice, est actuellement en cellule à la brigade de Penka-Michel, après avoir, selon des accusations, torturé un enfant de 7 ans (qu’on décide d’appeler  »P » pour sa protection).

« Quand je porte l’enfant, je sors, je trouve sa maman qui descend, je lui demande immédiatement, tu l’as trouvé ?  Animé de curiosité, l’enfant sur le dos, lève la tête pour regarder à qui je parle. Puis il me tapote au dos, en disant : papa, papa, il a les mêmes habits ; c’est lui !  Es-tu sûr que c’est lui ? vais-je répliquer. Il me dit : papa, c’est lui, il a les mêmes habits. Je descends maintenant l’enfant du dos, je le remets à sa maman. Etant à 500 mètres environ, il aperçoit l’enfant, il le remarque également, titube, se courbe, rentre en arrière. Stop, ne fais plus un faux geste, tu bouges encore, je vais finir avec toi, vais-je lui lancer ». M. Kengne relate ainsi le film de l’interpellation du jeune Alain Djowa Kentsa, accusé d’avoir tenté de mutiler  »P », âgé de 7 ans à Penka-Michel, région de l’Ouest-Cameroun.

LIRE AUSSI : 336.000 enfants meurent chaque année

Quand on le retrouve, l’enfant est couvert de boue le 8 juillet 2024. « Maman m’a envoyé pour aller donner un remède du champ à papa. Je suis sorti de l’abattoir, il a traversé le goudron, il a dit que je viens prendre le bonbon, j’ai refusé, j’ai voulu crier, il a fermé ma bouche, me porter et m’emmener dans un endroit où il a appuyé mon cou plusieurs fois, il a enlevé mon pantalon, il a coupé mon zizi. Quand je me suis levé, j’ai vu mon pantalon enlevé, j’ai porté et je suis parti à la maison », explique le gamin de Kengne.

Quand il dit qu’il dormait, dans son sommeil, il a compris comment il a croqué son zizi. Quand l’enquêteur lui a demandé, s’il a crié quand on a croqué son zizi, il dit qu’il dormait seulement, il ne sait pas s’il a crié. Il s’est battu jusqu’à sortir sur la grande route, heureusement, une grande mère passait par là, et a trouvé l’enfant dans cet état. »

Le semeur de terreur comme on le qualifie à Penka-Michel, semble ne pas nier les faits : « Je l’ai vu, il descendait, il a dit qu’il y a quelque chose à la donner. Je ne sais même pas la chose que ça m’a fait avant que j’aie fait ces choses. Mais, il était en train de monter dans le village de Bazinza il a refusé de m’écouter, je l’ai arrêté, il a crié, je ne sais même pas la chose qui m’est arrivée pour que je fasse ça. Vous l’avez amené à Bazinza, pour faire quoi ? Je ne sais même pas pourquoi, je l’ai tapé, j’ai appuyé cou, il n’a pas senti. Comme il s’est évanoui, je suis partie. Vous avez coupé son zizier ? Non, j’ai seulement tiré avec la main. » Même s’il soutient être atteint d’une maladie mentale qui serait à l’origine du crime qu’il commet sur une fillette de 3 ans, il y a 5 ans. Il avait alors 13 ans quand il a retiré les organes de cet enfant après l’avoir assassiné.

« Il a déjà fait la prison »

Après avoir purgé 13 ans dans une prison de Mantoum, ce jeune de 31 ans se retrouve ainsi à la brigade de Penka-Michel, pour presque les mêmes motifs. Son père, Jean Tene, 61 ans, n’a pas eu de choix que de se déplacer à nouveau, du groupement Bangang, dans les Bambutos, pour Penka-Michel, dans la Menoua. « On m’a fait comprendre qu’il a posé un acte très grave. Je suis venu hier, ici, à la brigade. Je suis quitté d’ici pour aller voir l’état de l’enfant à l’hôpital. On s’est entendu que toutes les dépenses qu’il est en train de faire, il faut qu’il l’enregistre. Cet enfant, comme ça, a un déséquilibre, il n’est pas très normal, même fréquenté, il n’a pas fréquenté. Je ne pourrai pas vous mentir, il a déjà eu à poser un acte pareil. Il a déjà fait la prison », confie le père du présumé criminel.

« Il y a des blessures des deux côtés du cou, comme il a appuyé, il a tellement appuyé l’enfant au point où l’enfant a fait caca dans les habits, révèle le père de la victime. L’enfant s’est évanoui et inconscient, lui, il savait que l’enfant était déjà mort. Quand il a vu l’enfant encore s’agiter, il a envoyé les doigts dans sa bouche, tiré les doigts ; quand il sent que la mâchoire gauche de l’enfant est déjà déformée, il ramassant la terre, enfonce dans la bouche, pousse tous les doigts. Il lui a même enfoncé la tête au sol, poussé la terre ».

LIRE AUSSI : Pas de vaccination sans frais de pesée à l’hôpital de District de Biyem-Assi

Cette scène, qui bafoue l’article 19 de la Convention relative aux droits de l’enfant, ratifié le 11 janvier 1993, se déroule lundi 8 juillet 2024. En attendant le jugement, Alain Djowa Kentsa, médite son sort à la brigade de gendarmerie de Penta-Michel.

Herman Sonkeng, à Penka-Michel