Serge Noumba : « Le SDF a investi le candidat qu’il fallait »
Après l’investiture du candidat de son parti, l’homme politique Serge Siméon Noumba, ancien député nous accorde une interview exclusive. Pour lui, Joshua Osih est le président qu’il faut au Social Democratic Front (SDF).
Samedi 1er mars dernier, le Président Joshua Osih a été investi candidat à l’élection présidentielle pour le compte du SDF. Vous étiez dans la salle, vous avez assisté à cette investiture en tant qu’un des hauts cadres de ce parti politique. Comment vivez-vous ces moments ?
Le SDF a investi le candidat qu’il fallait. Certains ont donné l’impression que Joshua Osih n’est pas à la hauteur de la tâche, mais c’est nos détracteurs. Joshua Osih, président national du SDF, a le tempérament d’un homme d’État. Il n’a pas ce tempérament d’hésitation. Il sait où il va et ce qu’il fait. Il maîtrise le sujet. Donc, voilà autant de qualités qu’il nous offre.
Il n’était pas le seul prétendant à cette candidature. Nous avons examiné depuis le 1er février, au cours de la réunion du bureau politique du NEC, les candidatures. Et c’est cette candidature que le NEC a prises. Voilà la personne qui peut défendre les 7 000 milliards de francs CFA du budget du Cameroun. Nous savons très bien, d’ailleurs on vous a vu par le passé, au four et au moulin, vous êtes un vieux de la vieille dans le monde politique.
On n’a pas encore oublié ce que vous avez fait avec le feu Ni John Fru Ndi par le passé, dans la région de l’Ouest particulièrement. Comment est-ce que vous comptez accompagner Joshua Osih pour cette élection qui profile à l’horizon ?
Je profite de votre espace, parce que ce n’est plus un secret pour personne, je profite donc de cette question de soutien à l’honorable Joshua Osih, pour vous dire que même quand j’avais quitté le SDF en 2013, il a été le tout premier cadre du parti et en sa qualité de vice-président qui m’a dit : « grand frère, tu as fait une erreur, rentre, parce que ton départ va créer un vide dans la région de l’Ouest. Et je sais que c’est le G27 qui t’a poussé à quitter ».
A partir de cet instant, chaque jour, il était derrière moi, on partageait des repas ensemble, des pots ensemble et il ne cessait de me dire, rentre. Ce qui veut dire que quand il a suivi ce que Kamto a fait de moi, en récompense de l’implantation de son parti, il a dit : « je t’ai demandé de venir, tu es où ? »
Finalement, je suis rentré à sa demande. Donc, le soutien en politique, comme disait Jean-Claude, au-delà de la politique que nous faisons, nous avons des relations amicales très approfondies. Et compte tenu de mon poids politique, vu qu’il m’a trouvé au SDF, car, je suis à 35 ans de vie politique dans le SDF, donc je dois lui accorder mon soutien. Je dois lui accorder mon expérience politique.
Est-ce que vos allées et venues ne vont pas empiéter sur votre crédibilité au sein des militants du SDF dans la région de l’Ouest ? Est-ce que vous n’avez pas peur que votre image puisse être entachée de marques d’instabilité ?
Bien au contraire, je ne sais pas si vous avez vu l’image, quand je suis rentré : c’est cette base qui m’a porté. Je crois que si je retrouve les images, je peux vous les envoyer.
C’est cette base qui m’a porté, c’est-à-dire qu’on était très contents là-bas, de me voir revenir parce qu’il y avait vie. Franchement, le président national n’était pas le seul qui me demandait de rentrer. Même à la base, les gens disaient que vraiment, nous sommes orphelins de toi. Il faut, il faut, il faut. Donc ce n’est pas de la blague et quand je suis rentré, vous avez vu la fête du 20 mai qui suivait. C’est moi qui ai organisé et je vous promets encore le feu le 20 mai 2025. Ah oui, c’est pour dire que tout d’abord, jusqu’ici, personne ne m’a dit que je l’ai gêné. Au contraire, ils sont avec moi chaque jour dans le cadre de la sensibilisation pour les inscriptions sur les listes électorales.
Et puisque vous parlez justement des sensibilisations, des inscriptions sur les listes électorales, est-ce qu’on peut avoir une autre précision sur les différentes activités que vous menez actuellement sur le terrain ou alors ce que vous prévoyez de faire dans les jours à venir, au compte du SDF ?
J’accompagne toujours mes camarades du parti chaque jour. Dans le département du Mfoundi, l’arrondissement de Bafoussam 1er en particulier, nous allons de porte en porte, pour non seulement réactiver même les cellules qui étaient dormantes, mais inviter les gens à aller se faire inscrire sur les listes électorales, savoir le problème pour lequel ils n’ont pas leurs cartes et chercher à apporter des solutions, comme notamment les cartes d’identité informatisées.
Je continue à leur donner les appuis. Je continue à faire les reconstitutions d’actes de naissance, pour nos frères anglophones qui se sont retrouvés à l’Ouest sans papier. Voilà le travail que je fais sur le terrain.
Il n’y a pas que les inscriptions. Donc vous comprenez qu’il y a un travail qui est abattu à la source, c’est-à-dire de la base jusqu’au sommet, jusqu’à l’aboutissement d’inscriptions sur la liste électorale à l’obtention d’une carte d’électeur.
Nous ne pouvons achever cet entretien sans évoquer le conflit entre vous et les leaders du MRC. Où en êtes-vous ? Nous savons très bien que vous avez porté plainte contre des leaders du MRC, qui ont reçu des convocations venant de la gendarmerie. Est-ce qu’ils ont répondu à ces convocations ?
Je suis vraiment gêné de parler de quelqu’un avec qui je ne fais plus chemin en ce temps, mais qui malheureusement ne brille pas par ses qualités de juriste. Parce que partout il dit que quand il était à l’université, c’est-à-dire à la faculté des droits, il était le seul à être formé comme juriste. Il dit que quand on l’a formé, on a fermé l’université. Il dit également qu’il n’y a que lui qui a appris à faire le droit et qu’étant président de la République, il ne peut pas déférer à une convocation jusqu’à ce jour.
Ça, voilà l’exemple d’un homme qui veut être chef de l’État du Cameroun. Et j’ai dit, quand on est un homme d’une probabilité morale douteuse, le peuple camerounais doit stopper net ce genre d’imposteur. Même à l’époque où j’avais l’immunité parlementaire, un citoyen qui n’est pas content d’un acte que je lui aurais ou bien d’un tort que je lui aurais causé, je me présente toujours. Parfois, les gendarmes ou bien les policiers ne veulent pas m’auditionner. Je leur dit que non, il a besoin d’éclairage pour son problème. Et je veux me faire entendre. Passez outre cette immunité et vous m’auditionnez pour qu’il ait le cœur apaisé.
Donc, pour conclure, ce monsieur n’a jamais déféré avec ses gens à une convocation. On est à la troisième convocation.
Propos recueillis par A.K.N.