LatestNews

Yaoundé au Cameroun, la ville insalubre

La capitale politique du Cameroun est confrontée à un problème de gestion de déchets ces derniers temps. Un phénomène scandaleux, qui menace la santé des habitants de cette ville cosmopolite.

Yaoundé est devenue une véritable poubelle à ciel ouvert, où les déchets pourrissent et étouffent les habitants. Chaque jour, plus de 500 tonnes de résidus sont produits dans cette ville. Mais seuls 20% de ces déchets sont collectés et traités correctement. Le reste ? Déversé dans les rues et caniveaux. Par conséquent, les routes sont transformées en décharges et les habitants sont réduits à vivre au milieu de ces ordures.

LIRE AUSSI : La deuxième phase du projet Biodev2030 au Cameroun.

Les populations de la capitale de l’« Afrique en miniature », vivent ce problème de différentes manières, en fonction de leur situation sociale, économique et géographique bien sûr. Toujours est-il que nombre d’entre eux se sentent impuissants face à cette situation, au cœur de la dégradation de leur environnement.

Routes envahis par des tas d’ordures

« Retrouver des ordures le long de la route est franchement déplaisant, se plaint Rolande Mebe, habitante du quartier Obam Ongola. Les routes sont bizarres à l’œil nu. Elles sont salles. Surtout ici à Nsam, c’est carrément un quartier d’ordures. »

Au quartier Damas, les populations se partagent même la route avec les ordures, couchées sur au moins la moitié de la voie publique. « Moi, quand j’arrive à Damas, je me bouche les narines. Et je marche sur la route parce que je veux éviter la poubelle. De ce côté, il n’y a presque plus d’espace pour les piétons », explique Yves Patrick, étudiant.

La population, premier responsable

La désinvolture des populations constitue la principale cause de ce phénomène. Ces derniers déversent leurs ordures hors des espaces appropriés, et ce, malgré les interdictions des responsables de la commune, des autorités administratives et autres. A ce désordre s’ajoute également le mauvais mécanisme de gestion de ces ordures. Et les bacs à ordures se font de plus en plus rares dans les quartiers de la ville.

L’absence des agents d’Hysacam, l’entreprise chargé de collecter les déchets dans les ménages, est également à l’origine de ce phénomène. Dans certaines zones dites “sous quartier” les ordures sont abandonnés à eux-mêmes. « On vide rarement les bacs ici. Peut-être que les agents d’Hysacam ont oublié le quartier-ci. En plus, pour trouver un bac à ordure ici à Afan-Oyoa, c’est compliqué. Raison pour laquelle, on préfère créer nos propres bacs », dit Mélissa Ondoa au quartier Afan-Oyoa.

Danger courant

Sur le plan sanitaire, les conséquences de ces ordures que l’on retrouve partout dans la ville aux sept collines, sont nombreuses selon les médecins. Il s’agit entre autre de :

  • La propagation des maladies infectieuses comme le choléra, la typhoïde, la dysenterie etc.
  • Les eaux stagnantes, qui attirent les moustiques et autres insectes vecteurs de maladies comme la malaria (paludisme) ou la dengue

En cette saison des pluies, cela pourrait s’aggraver et créer plus de dégâts dans la société. Mais ce serait dommage pour les habitants de Yaoundé.

LIRE AUSSI : Des adolescentes observent le « trash hack » à Yaoundé-Cameroun.

Pascal Andréa Avouzoa (Stagiaire)