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Zone humide : des cultures sous l’emprise de l’effet climatique

Des produits agricoles comme la tomate, la salade ( laitues ) , les pommes de terre, le maïs, la canne à sucre, se font de plus en plus rares.

Au petit matin du 31 janvier 2025 au marché du Mfoundi, Martin assiste au déchargement des tomates dans des camionnette. Ce commerçant réceptionne ses 10 cageots de tomates commandées depuis la brousse. Cette fois-ci, cela est rois fois inférieur à ses commandes habituelles, déplore le quadragénaire.

Ici, ils sont nombreux ces commerçants de vivre frais qui attendent désespérément la marchandise. Dans ce secteur, ce jour-là, il est difficile pour un commerçant de se procurer un stock important de marchandise, en raison de la sous-production, laisse-t-on entendre. A quelques mètres de Martin, des femmes se crêpent les chignons pour entrer en possession des légumes, leur principal marchandise. Ce matin-là, Henriette et Justine, vendeuses en détail se sont procurées une vingtaine de têtes de légumes qu’elles installent sur les comptoirs non loin de là. Au secteur des cannes à sucre, des fagots en très petites quantités sont rangés. Yves, vendeur ambulant, s’est acheté un fagot. Ce petit commerçant a déjà un plan B. « J’ai déjà fait trois ans à vendre la canne à sucre. La marchandise devient de plus en plus rare je ne compte pas finir l’année dans ce commerce. Je vais me former dans un métier », envisage-t-il. Dans cette espace commercial situé dans l’arrondissement de Yaoundé 1er, département du Mfoundi, les vivres frais se font rares. Dans ce marché, la salade et le gombo sont en très petites quantités. « Il est vrai que nous sommes en saison sèche mais avant ce n’était pas comme ça. Les légumes, salade, gombo qui se cultivent dans les marécages ne produisent plus assez. Il y a des jours où nous n’avons pas de marchandise », déclare une vendeuse.

Stock limité

Au marché Mokolo, marché populaire de la ville au sept collines, le secteur des vivres frais est très mouvementé ce 1 février. Sortie de son domicile très tôt le matin, Samuel n’a pas trouvé un stock important de marchandise. Cet anglophone originaire du Nord-ouest fait dans la vente de piment. « J’achète le piment en grande quantité et je revends aux femmes détaillantes. Avec la saison sèche les agriculteurs ne nous fournissent plus beaucoup de marchandise. Du coup, nous sommes nombreux à nous procurer le peu qui arrive sur le marché », précise-t-il. Dans ce marché, le maïs, les pommes de terre sont en stock limité. « Tous les matins je parcours les comptoirs acheter les pommes de terre, le maïs, le haricot pour mon restaurant. Il faut dire que ce n’est pas facile trouver en grande quantité parce que c’est rare. Et nous sommes nombreux à acheter », lance Arlette, restauratrice.

Culture du choux en zone humide.

La plupart de ces produits agricoles sont cultivés dans les zones humides. Le 2 février dernier, s’est célébrée la journée internationale des zones humides sous le thème: « Protéger les zones humides pour notre avenir commun ». Ces lieux sont très prisées pour certaines cultures en raison de ses multiples atouts.

Les zones humides sont favorables à plusieurs cultures

« Les zones humides filtrent les sédiments, les nutriments (comme l’azote et le phosphore) et les polluants, réduisant ainsi les risques de contamination des terres agricoles en aval. L’apport de nutriments : Les zones humides peuvent enrichir les sols environnants en matière organique, améliorant leur fertilité et favorisant la croissance des cultures », explique Marco Florio Nkonda, expert en gestion durable des airs protégés. D’après cet expert, les zones humides sont favorables à plusieurs cultures : le riz adapté aux zones humides (basses terres); le maïs et le manioc qui selon lui, supportent bien les sols humides. Les légumes à feuilles : épinards, laitues, amarantes. Les tubercules : igname, patates douces, taro, fruits : bananiers et plantains. Les cultures de rente : hévéa, cacao (zones forestières humides).

Mais ces terres arabes subissent les effets des défis environnementaux. Selon Marco Florio, « les défis climatiques fragilisent les sols et affectent l’agriculture de plusieurs manières. Nous avons l’érosion des sols : avec des précipitations irrégulières et des sécheresses prolongées les sols deviennent plus vulnérables. La salinisation n’est pas à négliger : la montée des eaux marines et la mauvaise gestion de l’irrigation augmentent la salinité des sols et réduisant leur fertilité, la perte de biodiversité », soutient le président de l’organisation Wild-Life pour le développement du service de la conservation et de la biodiversité (Wdscb).

Marcial Nzemie